Le Portrait de Dorian Gray Résumé

Résumé et analyse du Livre "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde en lien avec le Parcours Les Romans de l'Energie Création et Destruction

Résumé du "Portrait de Dorian Gray"

Le roman "Le Portrait de Dorian Gray" se déroule dans l'Angleterre du XIXe siècle et se concentre sur le personnage principal, Dorian Gray, alors qu'il évolue de l'innocence et de la beauté vers l'immoralité et la mort.

Lorsque le récit s'ouvre, Lord Henry Wotton rend visite à son ami, le peintre Basil Hallward, qui est en train de réaliser un portrait de Dorian Gray. Lord Henry admire la peinture avec enthousiasme, tandis que Basil, inquiet, craint d'y laisser transparaître trop de ses sentiments pour Dorian. Les trois hommes se rendent ensuite dans le studio de Basil, où Dorian pose pour son portrait. Lord Henry engage une conversation avec le jeune Dorian et fait l'éloge de sa beauté éclatante, ce qui ne manque pas d'impressionner le jeune homme.

Lorsque le portrait est achevé, Dorian est frappé par la magnificence de son image et prend conscience que, contrairement à son portrait, il devra inévitablement vieillir. Cette réalisation le bouleverse profondément et il exprime un souhait ardent : il aimerait pouvoir rester éternellement jeune et que le portrait vieillisse à sa place, portant ainsi le fardeau des années et des péchés futurs.

Le lendemain, Lord Henry rend visite à son oncle et découvre l'histoire familiale de Dorian. Il apprend que la mère de Dorian était d'une grande beauté, mais qu'elle s'était enfuie avec un amant pauvre, contre la volonté de sa famille. Malgré ce scandale, Dorian a hérité d'une grande fortune, ce qui le place dans une position enviable, à la fois socialement et financièrement.

Un mois s'écoule. Durant cette période, Dorian Gray commence à fréquenter un théâtre situé dans un quartier pauvre de Londres. C'est là qu'il fait la connaissance de Sibyl Vane, une jeune actrice dont il tombe éperdument amoureux. Leur relation est encore très superficielle, et Sibyl ne connaît même pas le vrai nom de Dorian, se contentant de l'appeler "Prince Charmant". Malgré cette connaissance limitée, Dorian annonce à ses amis son intention de l'épouser, ce qui suscite la joie immense de Sibyl. Cependant, son frère James Vane nourrit des inquiétudes. Il se méfie de l'écart de classe entre sa sœur et Dorian, et son départ imminent pour chercher fortune à l'étranger renforce son appréhension concernant le bien-être de Sibyl.

Un soir, Lord Henry et Basil accompagnent Dorian au théâtre pour assister à une performance de Sibyl. À leur grande déception, sa prestation est catastrophique. Après la représentation, Sibyl confie à Dorian qu'elle jouait autrefois pour échapper à la réalité de sa vie, mais que maintenant, avec son amour pour lui, elle ne parvient plus à se plonger dans ses rôles comme auparavant. Malheureusement, ce qui attirait Dorian chez elle était en grande partie son talent d'actrice, et déçu par cette nouvelle facette de Sibyl, il décide de rompre leurs fiançailles sur-le-champ.

Rentré chez lui, Dorian est confronté à une découverte troublante : le portrait peint par Basil, jusque-là immaculé, présente désormais une nouvelle ligne sur le visage de Dorian, révélant une expression de cruauté. Ce changement dans le tableau lui fait prendre conscience des conséquences de ses actes et du pouvoir étrange que le portrait semble posséder.

Après la rupture avec Dorian, Sibyl, accablée de chagrin, met fin à ses jours. La nouvelle de son suicide parvient à Dorian le lendemain, le plongeant dans une profonde horreur et un sentiment de culpabilité. Toutefois, Lord Henry intervient, lui conseillant de considérer cette tragédie comme un événement du passé et une leçon de vie. Il insiste sur le fait que Dorian ne doit pas s'attarder sur cet épisode douloureux, mais plutôt le voir comme une expérience formatrice.

Troublé par le changement survenu dans son portrait, Dorian décide de le cacher afin que personne ne puisse le voir. Il enferme le tableau dans une pièce sécurisée, à l'abri des regards. Une fois cette tâche accomplie, il découvre une note de Lord Henry qui l'attend. Cette note contient les résultats de l'enquête sur la mort de Sibyl, confirmant le caractère tragique de l'événement. En plus de cette information, la note est accompagnée d'un roman français, dont la lecture va profondément influencer Dorian.

Plongé dans ce livre tout au long de la journée, Dorian se laisse envahir par les idées et les philosophies qu'il contient. Ce roman, empreint de décadence et de cynisme, commence à façonner sa vision du monde et à orienter ses actions futures. Il devient pour Dorian une source de réflexion et de transformation, l'entraînant plus avant dans une quête hédoniste et immorale.

Dorian Gray entre dans une longue période d'auto-indulgence au fil des années, durant laquelle diverses histoires circulent à propos de ses activités. Certaines de ces histoires relatent des plaisirs sensoriels tels que le temps et l'argent qu'il dépense en pierres précieuses et en musique. D'autres récits, cependant, sont plus sombres et évoquent des comportements scandaleux, immoraux et même illégaux. Malgré ces rumeurs, peu de gens y accordent vraiment foi, car Dorian conserve une apparence d'innocence et de beauté juvénile, défiant ainsi les effets du temps.

La veille de son trente-huitième anniversaire, Dorian rencontre Basil Hallward par hasard. Basil, préoccupé par les histoires scandaleuses qui circulent au sujet de Dorian, le met en garde. Il exprime son désir de croire que ces histoires sont fausses, mais confie qu'il lui serait nécessaire de voir l'âme de Dorian pour en être certain. Se lamentant que "seul Dieu peut le faire", il ne s'attend pas à la réponse de Dorian. Ce dernier affirme tenir un journal de son âme et propose de montrer le portrait à Basil. Intrigué et déconcerté, Basil suit Dorian.

Arrivés devant le portrait, Basil est horrifié par ce qu'il voit. L'image, autrefois resplendissante de jeunesse et de beauté, est maintenant déformée par les marques de la corruption et des péchés de Dorian. Dorian lui rappelle alors le souhait qu'il avait fait, souhaitant que le portrait vieillisse à sa place. Ils discutent de ce qui s'est passé et de la signification de cette transformation. Basil conclut que les péchés de Dorian doivent être extrêmement graves pour altérer ainsi le portrait.

Soudainement submergé par la colère et le dégoût, Dorian poignarde Basil à mort. Paniqué mais déterminé à se débarrasser du corps, Dorian fait appel à Alan Campbell, un scientifique avec qui il avait autrefois une relation proche. En utilisant des moyens de chantage, Dorian contraint Campbell à se débarrasser du corps de Basil, poursuivant ainsi sa descente dans l'immoralité et la dépravation.

Tard dans la nuit, Dorian se rend dans une tanière d'opium, cherchant à oublier ses tourments. Alors qu'il est là, une femme le reconnaît et l'appelle "Prince Charmant", un surnom qui évoque immédiatement des souvenirs douloureux. Un marin qui entend cette appellation suit Dorian à l'extérieur. Ce marin n'est autre que James Vane, le frère de Sibyl, déterminé à venger la mort de sa sœur survenue des années plus tôt.

James confronte Dorian avec l'intention de le tuer, mais Dorian, utilisant l'apparence juvénile qu'il a miraculeusement préservée, parvient à convaincre James qu'il ne peut être l'homme recherché. En voyant le visage jeune de Dorian, James conclut que ce dernier ne peut pas être responsable de la mort de Sibyl et le laisse partir en s'excusant. Toutefois, après le départ de Dorian, la femme de la tanière révèle à James que cet homme est bien celui qu'il cherche, ce qui ranime la détermination de James à venger sa sœur.

Une semaine plus tard, lors d'une fête, Dorian s'évanouit en apercevant James Vane qui l'observe par la fenêtre. Pris de terreur, Dorian se confine chez lui pendant trois jours, craignant pour sa vie. Finalement, cherchant à échapper à ses angoisses, il rejoint un groupe de chasseurs pour une partie de chasse. Alors qu'il marche aux côtés d'un ami, ce dernier tire sur un lièvre, mais atteint mortellement un homme caché dans les buissons.

Le gardien du gibier informe Dorian que l'homme tué n'est pas l'un de ses batteurs. Intrigué et perturbé, Dorian se rend sur les lieux pour inspecter le corps. À son grand effroi, il découvre que la victime n'est autre que James Vane. Cette révélation, à la fois choquante et libératrice, marque la fin de la menace immédiate que James représentait, mais laisse Dorian face à la réalité brutale de ses actions et des conséquences tragiques de son mode de vie.

Dorian Gray décide de changer sa vie, las des conséquences de son existence dépravée. Cependant, Lord Henry, fidèle à ses principes hédonistes, lui conseille de rester tel qu'il est, affirmant qu'il est parfait ainsi. Cette déclaration laisse Dorian perplexe, mais il rentre chez lui, déterminé à réévaluer sa vie.

Seul dans son manoir, Dorian réfléchit aux nombreuses vies qu'il a détruites par ses actions égoïstes et immorales. Une nouvelle fois, il décide de changer et de s'améliorer. Il se souvient d'une récente décision où il a choisi de ne pas séduire une jeune femme innocente, espérant que ce geste vertueux se refléterait dans son portrait. Curieux de voir si cette bonne action a eu un impact, il monte vérifier le tableau.

À sa grande déception, il découvre que les péchés passés sont toujours visibles sur la toile, accompagnés d'un nouveau stigmate : l'hypocrisie. Dorian réalise alors que ses tentatives de changement sont vaines tant que le portrait existe, symbolisant la laideur de son âme. Pris de désespoir et de rage, il décide de détruire le tableau une fois pour toutes.

Dorian poignarde le portrait avec une violence frénétique. Un cri perçant résonne dans la maison, suivi d'un silence assourdissant. Les domestiques, alertés par le bruit, se précipitent vers la pièce verrouillée. Ne disposant pas de la clé, ils finissent par entrer en passant par une fenêtre. Ce qu'ils découvrent les laisse stupéfaits.

Le portrait de Dorian, peint par Basil, montre à nouveau un jeune homme d'une beauté éclatante. Cependant, à côté du tableau, ils trouvent un corps desséché et méconnaissable, marqué par les stigmates de la déchéance. Les serviteurs ne reconnaissent pas immédiatement l'homme gisant sur le sol. Ce n'est qu'en examinant les anneaux sur les mains du cadavre qu'ils réalisent avec horreur qu'il s'agit de Dorian Gray. La beauté du portrait a absorbé les péchés et la corruption, laissant le véritable Dorian exposé dans toute sa monstruosité, victime de ses propres excès et de sa quête insatiable de jeunesse éternelle.

Lien avec le Parcours Les Romans de l'Energie Création et Destruction

"Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde est un roman qui explore profondément les thèmes de la création et de la destruction, ainsi que celui de l'énergie, tant créative que destructrice. Ces thèmes sont incarnés dans l'histoire de Dorian Gray, un jeune homme dont la beauté extérieure et l'âme sont initialement pures, mais qui se corrompent progressivement à mesure qu'il se livre à des excès et à des vices sous l'influence de Lord Henry Wotton.

Création et destruction

  1. La création du portrait : La peinture de Dorian Gray par Basil Hallward est le point de départ de la création dans le roman. Ce portrait est une œuvre d'art qui capture non seulement l'apparence extérieure de Dorian mais aussi, à travers un pacte magique non exprimé, son essence intérieure. C'est une création qui transcende l'ordinaire, reflétant les changements intérieurs de Dorian.

  2. La destruction par l'indulgence : La destruction de Dorian commence lorsqu'il souhaite que le portrait vieillisse à sa place. Cette volonté ouvre la porte à une vie de débauche sans conséquences physiques visibles pour lui-même, mais avec des conséquences marquées sur le portrait. À mesure que Dorian se livre à des plaisirs immoraux et des actes répréhensibles, le portrait devient de plus en plus grotesque, illustrant la dégradation de son âme.

  3. La destruction de l'art et de la beauté : Dorian finit par assassiner Basil, le créateur du portrait, dans un moment de rage et de désespoir, après que Basil a découvert la véritable nature de Dorian. Cela représente non seulement la destruction physique de l'artiste mais aussi une attaque contre l'art lui-même, qui avait cherché à préserver la beauté et l'innocence.

Le roman de l'énergie

  1. Énergie créatrice : L'énergie créative est manifeste à travers l'acte de peindre le portrait, ainsi que dans la vivacité intellectuelle des dialogues, notamment ceux menés par Lord Henry. Ses discours sur la beauté, la jeunesse et le plaisir incitent Dorian à explorer des expériences de vie qui libèrent des énergies à la fois créatives et destructrices.

  2. Énergie destructrice : Paradoxalement, l'énergie qui libère Dorian de ses inhibitions est la même qui le conduit à sa perte. Chaque action de liberté et d'excès est marquée par une énergie qui détruit moralement et éthiquement Dorian, et finalement, physiquement, lorsque le pacte avec le portrait atteint son apogée tragique.

  3. Énergie cyclique : Le roman illustre aussi le cycle de la création et de la destruction, où chaque acte de création entraîne un acte de destruction. Cela est évident dans le fait que le portrait, initialement une création sublime, devient un agent de destruction, reflétant et facilitant la chute morale de Dorian.

En conclusion, "Le Portrait de Dorian Gray" est un roman profondément énergétique, oscillant entre les forces de la création et de la destruction. Wilde capture la dualité de l'existence humaine et l'impact irréversible des choix personnels sur notre intégrité intérieure et extérieure, faisant du roman une exploration puissante des dynamiques de l'énergie dans la vie humaine.

 

Biographie d'Oscar Wilde

Oscar Wilde, né en 1854 à Dublin, Irlande, demeure l'une des figures les plus intrigantes de la littérature victorienne. Ses œuvres, marquées par leur esprit et leur provocation, ainsi que sa vie personnelle scandaleuse, ont capté l'attention du public bien au-delà de son époque.

Débuts et Éducation

Fils d'un chirurgien renommé et d'une poétesse, Wilde grandit dans un environnement culturellement riche qui a nourri son amour pour les arts dès son jeune âge. Après une éducation brillante à la Portora Royal School et au Trinity College de Dublin, Wilde poursuit ses études à Oxford. Là, il excelle, remportant des prix pour son érudition classique et sa poésie.

Carrière Littéraire

Après Oxford, Wilde s'installe à Londres et commence à se faire un nom en tant qu'écrivain. Son œuvre comprend des poésies, des essais, des critiques littéraires et des pièces de théâtre. Cependant, c'est son roman unique, Le Portrait de Dorian Gray, qui suscite le plus de controverse et de fascination. Publié pour la première fois en 1890 dans Lippincott's Monthly Magazine, le roman est censuré avant sa publication en raison de son contenu implicite et des références à l'homosexualité. Malgré les révisions de Wilde pour atténuer le contenu sexuel, le roman continue de provoquer des critiques et des scandales.

Ascension et Chute

La carrière de Wilde atteint son apogée dans les années 1890 avec le succès de plusieurs pièces de théâtre, dont The Importance of Being Earnest en 1895. Cependant, la même année, sa vie personnelle entraîne sa chute professionnelle et sociale. Accusé d'"indécence grossière" à cause de son orientation sexuelle et de ses relations avec Lord Alfred Douglas, Wilde est emprisonné pendant deux ans. Sa santé se détériore en prison, et à sa libération en 1897, il est financièrement ruiné et socialement ostracisé.

Dernières Années

Wilde passe ses dernières années en France sous le pseudonyme de Sebastian Melmoth, un nom emprunté à un personnage de roman gothique symbolisant l'exil et la souffrance. Il meurt d'une méningite en 1900 à l'âge de 46 ans, laissant derrière lui un héritage littéraire qui ne sera pleinement reconnu et apprécié qu'après sa mort.

Postérité

Le portrait complet de Dorian Gray a été restauré et publié en 2011, révélant l'œuvre telle que Wilde l'avait initialement conçue. Aujourd'hui, Wilde est célébré non seulement pour son écriture, mais aussi comme un symbole précoce de la lutte pour les droits LGBTQ+. Sa vie et son œuvre continuent de fasciner, témoignant de son génie littéraire et de son esprit inébranlable face à l'adversité.

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