"Le Bourgeois Gentilhomme" est une comédie-ballet en cinq actes écrite par Molière et présentée pour la première fois en 1670 devant la cour de Louis XIV. L'œuvre est une satire des ambitions sociales et des prétentions de la bourgeoisie à imiter la noblesse.

Acte I

Monsieur Jourdain, un riche bourgeois, aspire à devenir gentilhomme. Il souhaite adopter les manières et les connaissances de la noblesse pour gagner en prestige. Pour cela, il engage plusieurs maîtres : de musique, de danse, d'armes et de philosophie. Ces professeurs profitent de son ignorance pour le flatter et lui soutirer de l'argent. Les leçons tournent souvent au ridicule, mettant en lumière le décalage entre ses ambitions et sa compréhension réelle. Par exemple, il est émerveillé d'apprendre qu'il parle en prose depuis toujours sans le savoir.

Acte II

Madame Jourdain et Nicole, la servante, se moquent des prétentions de Monsieur Jourdain. Elles tentent de le raisonner, mais il reste obstiné. Pendant ce temps, Cléonte, un jeune homme de bonne famille mais non noble, souhaite épouser Lucile, la fille de Monsieur Jourdain. Ce dernier refuse catégoriquement cette union car il veut un gendre noble. Cléonte est désespéré, mais son valet Covielle propose de trouver une solution.

Acte III

Dorante, un noble sans le sou, exploite la naïveté de Monsieur Jourdain. Il lui emprunte de l'argent sous prétexte de l'aider à gagner les faveurs de la marquise Dorimène, dont Monsieur Jourdain est épris. En réalité, Dorante courtise lui-même Dorimène en utilisant l'argent et les cadeaux de Monsieur Jourdain. Ce jeu de dupes renforce le ridicule du bourgeois, aveuglé par ses aspirations.

Acte IV

Covielle élabore un stratagème pour aider Cléonte à épouser Lucile. Il se déguise en serviteur d'un prince turc imaginaire qui souhaite épouser Lucile. Il annonce à Monsieur Jourdain que le prince est ébloui par la beauté de sa fille. Flatté par cette proposition noble, Monsieur Jourdain accepte avec enthousiasme. Il est également informé que le prince souhaite le nommer "Mamamouchi", un titre honorifique turc fictif, ce qui comble son désir de reconnaissance sociale.

Acte V

Une cérémonie burlesque est organisée pour officialiser le mariage entre Lucile et le prétendu prince turc (qui est en réalité Cléonte déguisé). La cérémonie est pleine de chants, de danses et de costumes exotiques, renforçant l'absurdité de la situation. Monsieur Jourdain participe avec enthousiasme, sans se rendre compte de la supercherie. Pendant ce temps, Dorante annonce son mariage avec Dorimène, utilisant encore une fois l'argent de Monsieur Jourdain pour financer les festivités. Madame Jourdain découvre le complot et tente de le révéler, mais face au bonheur de sa fille et à l'aveuglement de son mari, elle décide de laisser faire.

Conclusion

La pièce se termine sur une note joyeuse, mais elle laisse le spectateur réfléchir sur les thèmes abordés : la vanité, la naïveté, les illusions sociales et les manipulations auxquelles elles peuvent conduire. Molière critique avec humour la prétention de vouloir être quelqu'un d'autre et montre que le véritable bonheur réside dans l'acceptation de soi et des autres tels qu'ils sont. "Le Bourgeois Gentilhomme" reste une œuvre intemporelle, dénonçant les travers humains avec une finesse et une ironie qui font la signature de Molière.