Analyse de La grand-mère de Nerval dans Les Odelettes
En quoi l’expression du deuil dans ce poème est-elle à la fois personnelle et universelle ?
I) L’expression du deuil
Nous allons tout d’abord voir l’expression de la douleur des proches, qui est exprimée dans le premier quatrain. Nous pouvons voir que le poète englobe tous ses proches, “parents, amis” et ce sentiment de groupe est renforcé par les mots, “tout le monde”. Le poète emploie le mot “douleur” pour exprimer ce que ressentent les personnes. Quand le poète dit “on”, cela englobe l’ensemble des proches, à l’exception du poète.
En effet, les quatrains suivants mettent en évidence le sentiment d’isolement du poète par rapport à sa famille, car il ne réagit pas de la même manière. Le poète emploie le verbe “errai”, ce qui montre qu’il se sent perdu, et qu’il est “surpris, plus que chagrin” ce qui renforce la différence entre les sentiments de ses proches et les siens. Le poète donne une image très froide de l’enterrement et du corps de sa grand-mère quand il utilise les mots “cercueil” et “sans larmes et sans cris”. Ce poème est construit avec des rimes embrassées, ce qui traduit que le poète voudrait être à nouveau dans les bras de sa grand-mère. Les allitérations en [S] soulignent la tristesse ressentie par le poète à la mort de sa grand-mère.
II) Une réflexion sur la mémoire
Au début du poème, le poète semble être confus et ne sait pas comment réagir à la mort de sa grand-mère parce qu’il est sous le choc. Alors que dans les deux derniers quatrains, nous pouvons voir que le poète a ressenti “d’autres émotions” mais il y a toujours ce sentiment d’isolement, “seul”. Le poète a ressenti “des biens, des maux, des révolutions” ce qui traduit de forts sentiments. La répétition de “Moi seul” renforce le fait que ce poème est très personnel et intime, et encore une fois que le poète se sent isolé.
Nous pouvons voir que dans ce poème, il y a un champ lexical du souvenir, “mémoire” , “temps” et “souvenir”. Pour le poète, les souvenirs se modifient avec le temps, “Son souvenir se creuse plus
avant !” donc pour le poète, il vaut mieux extérioriser ses sentiments, pour ne pas souffrir comme lui le fait, car les douleurs refoulées s’ancrent profondément : “pleure souvent”. Le deuil est
donc variable en intensité et en durée, mais nous y sommes tous confrontés, ce qui donne à ce poème une portée universelle.
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