Montesquieu, Les lettres persanes, analyse de la lettre 99

Montesquieu, Les lettres persanes, analyse de la lettre 99

Commentaire composé

I-Une lettre vivante et distrayante

   a-Les indices de la correspondance

 

“RICA A RHEDI, A Venise.”: Cet extrait est une lettre, il s’agit donc d’un roman épistolaire. Nous le voyons grâce au nom du destinateur et du destinataire. Le lieu où la lettre va être expédié est également précisé.

“De Paris, le 8 de la lune de Saphar, 1717”: La date contribue à placer la lettre dans un contexte exotique afin d’échapper à la censure.

 

   b-Un récit structuré et à un rythme rapide

 

Le rythme est rapide car dans cet extrait il y a de nombreuses questions rhétoriques (“Qui pourrait le croire ?”) et des phrases très longues avec en guise de ponctuation, des virgules ; cela montre que Rica veut parler sans s’arrêter tellement il est effaré.

 

II-La caricature de la mode

   a-L’exagération du côté éphémère de la mode

 

“Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver.”: La mode des français est ici critiquée car en fonction des saisons qui passe, il y a de nouvelles apparitions, les couleurs et les coiffures changent, les françaises ne mettent pas deux ans de suite les même vêtements.

“Mais, surtout, on ne saurait croire combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode.”: La garde robe des dames se renouvelle tellement rapidement, les maris doivent prendre soin de leur femme en leur achetant de nouveaux vêtements, ils passent alors tout leur argent dans la mode.

“avant que tu n’eusses reçu ma lettre, tout serait changé.” : Cette phrase est pour que le narrateur montre à son ami que le temps d’une lettre, les françaises changent. Il est donc ironique, par ailleurs il y a aussi le registre comique qui intervient lorsqu’après six mois, les femmes paraîtrait avoir trente ans de plus si elles ne changent pas leur garde robe au plus vite: “Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans.”

 

   b-Une mode très extravagante

 

“Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même”: Pour le narrateur, les perruques était si gigantesque qu’entre les pieds et le haut de la perruque il y avait la tête. De même quand il dit que les talons pouvaient en faire autant : “dans un autre, c’étaient les pieds qui occupaient cette place”. Il y a donc une forte exagération.

 

   c-Les conséquences de la mode

 

“Les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d’élargir les portes”: La mode a provoqué du changement. Parfois, les femmes étaient si grande qu’en se tenant debout, elle en passait pas les portes. Les ouvriers ont dû intervenir en retravaillant l’architecture de Versailles.

 

III-Une critique de la Haute Société et de la Royauté

   a-La Haute Société moutonnière et superficielle

 

“Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les Français changent de mœurs selon l’âge de leur roi.”: Montesquieu critique la Haute-Société, puisque les femmes de la cour s’empressent de copier les nouvelles tendances imprimées par Louis XIV et n’ont donc aucune personnalité propre.

“Le prince imprime le caractère de son esprit à la Cour; la Cour, à la Ville, la Ville, aux provinces.” : Montesquieu utilise l’ironie pour dénoncer l’absence de personnalité. C’est comme si tous les courtisans suivaient un code sans réfléchir.

 

  b-L'influence du souverain sur ses sujets

 

“Le Monarque pourrait même parvenir à rendre la Nation grave, s’il l’avait entrepris.”: Montesquieu adresse ironiquement un reproche à Louis XIV, trop occupé à faire la fête pour s’occuper du bien-être de son peuple qui meurt de faim aux portes de Versailles. Le roi devrait être un modèle de sagesse plutôt qu’un modèle vestimentaire.

“L’âme du souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres.” : Les courtisans se conforment à l’image physique et mentale du roi. Tout cela sans que le roi n’ait à prononcer un ordre car il est tout puissant et que chaque courtisan veut que le roi est une bonne opinion d’eux. 

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