Résumé de Lysistrata d'Aristophane
Dans Lysistrata, une Athénienne astucieuse nommée Lysistrata convoque une réunion secrète de femmes venues de toute la Grèce sur le marché situé sous l'Acropole, la citadelle perchée sur la colline qui abrite également le temple sacré d'Athéna. Consciente de l'impact dévastateur de la guerre entre les cités grecques, Lysistrata propose un plan audacieux pour mettre fin au conflit qui déchire la Grèce.
Son plan se déroule en deux parties. Tout d'abord, elle demande aux femmes présentes de prêter serment de refuser toute relation sexuelle à leurs maris jusqu'à ce que ces derniers acceptent de conclure la paix avec leurs voisins. Elle croit fermement que, sans ce réconfort intime, les hommes céderont rapidement sous la pression et mettront un terme à la guerre. Cette proposition audacieuse, qui exploite la frustration des hommes pour les pousser vers la paix, est reçue avec hésitation, mais Lysistrata parvient à convaincre les femmes de s'unir derrière cette cause commune.
La deuxième partie du plan, que Lysistrata révèle déjà en cours d'exécution, est encore plus stratégique. Une bande de femmes âgées, qui ont longtemps été écartées de la vie politique, s'empare du trésor stocké dans l'Acropole. En prenant le contrôle de ces richesses, elles privent les politiciens de l'argent nécessaire pour financer la guerre, rendant ainsi la poursuite du conflit impossible.
Après avoir obtenu l'accord des femmes pour ce plan révolutionnaire, Lysistrata renvoie Lampito, une Spartiate déterminée, dans sa ville natale pour y mettre en œuvre la même stratégie. Pendant ce temps, Lysistrata, avec le soutien des autres femmes, se barricade à l'intérieur de l'Acropole, se déclarant otages volontaires pour leur propre cause. En s'enfermant dans ce lieu symbolique, elles prennent littéralement le pouvoir entre leurs mains, lançant ainsi un défi audacieux aux hommes de la Grèce pour qu'ils mettent fin à la guerre.
Dans Lysistrata, les événements prennent une tournure encore plus dramatique lorsqu'un Chœur de vieux hommes arrive sur la scène, portant du bois et des charbons brûlants, déterminés à fumer les femmes rebelles hors de l'Acropole. Leur plan est de forcer les femmes à se soumettre en les assiégeant avec la fumée. Cependant, ces hommes sont rapidement déjoués par l'apparition du Chœur des vieilles femmes, un groupe tout aussi déterminé et bien plus ingénieux. Les vieilles femmes, armées d'urnes remplies d'eau, éteignent les feux des hommes avec une grande efficacité, réduisant à néant leur tentative d'intimidation.
À ce moment critique, un magistrat fait son entrée, accompagné de gardes armés, prêt à prendre d'assaut l'Acropole pour reprendre le contrôle du trésor et mater la rébellion féminine. Mais les femmes, maintenant bien organisées et résolues, parviennent à repousser les gardes, démontrant leur force collective. Lysistrata, en tant que leader charismatique et intelligente, engage ensuite le magistrat dans un débat passionné et argumenté.
Lysistrata fait valoir que les femmes, grâce à leur expertise en gestion domestique, sont tout à fait capables de diriger le pays. Elle explique que les femmes sont les premières victimes de la guerre : elles perdent leurs fils, qui meurent au combat, et leurs maris, qui partent pour ne jamais revenir, les laissant seules à vieillir sans compagnons. En outre, elles voient leurs années de jeunesse se perdre dans l'attente, tandis que les hommes s'épuisent dans des conflits inutiles. Par ces arguments, Lysistrata démontre que les femmes ont non seulement le droit, mais aussi le devoir de s'opposer à la guerre pour protéger leur foyer et leur famille.
Face à la logique implacable et à la détermination de Lysistrata, le magistrat, humilié et impuissant, se voit contraint de battre en retraite. Après cette confrontation victorieuse, Lysistrata et les femmes retournent triomphalement à l'Acropole, renforçant leur contrôle sur la situation.
Dans un geste symbolique qui accentue encore plus l'inversion des rôles traditionnels, les deux chœurs, celui des hommes et celui des femmes, se déshabillent, mettant en scène une parodie de la guerre des sexes. Cette scène de nudité représente à la fois la vulnérabilité et l'égalité fondamentale entre les hommes et les femmes, tout en servant de préambule à la résolution comique mais significative des tensions de la pièce.
Après quelques jours, Lysistrata commence à rencontrer des difficultés pour maintenir la détermination des femmes à respecter leur promesse de grève sexuelle. Le désir de céder devient palpable parmi elles, et Lysistrata doit redoubler d'efforts pour les convaincre de rester fermes. Elle utilise alors une stratégie astucieuse en produisant un oracle, un poème ancien qu'elle présente comme porteur de la sagesse ancestrale. Ce texte prophétique suggère que les femmes doivent persévérer dans leur engagement, car c'est la clé pour obtenir la paix tant désirée. Ce rappel du devoir et de la sagesse collective persuade les femmes de continuer leur grève, juste au moment où leur détermination vacille.
Le défi de maintenir la grève sexuelle se concrétise lorsque Cinesias, le mari de Myrrhine, apparaît sur scène. Désespéré par l'abstinence imposée, Cinesias supplie sa femme de revenir à la maison, ou au moins de satisfaire ses besoins sexuels. Myrrhine, fidèle à la cause, feint de répondre à ses avances. Elle enchaîne son mari dans un jeu de séduction, lui promettant de le rejoindre, mais à chaque fois, elle trouve une excuse pour retarder l'acte. Finalement, elle le laisse frustré et insatisfait, renforçant ainsi la puissance de leur protestation.
La situation prend une tournure encore plus comique et révélatrice lorsqu'un héraut arrive de Sparte, envoyé pour négocier. Lui aussi, en proie à l'effet de la grève sexuelle, tente de dissimuler une érection gênante, signe évident de l'efficacité de la stratégie de Lysistrata. Conscient de l'impact dévastateur de cette grève sur les hommes des deux côtés du conflit, le héraut, ainsi que Cinesias, reconnaît qu'il est temps de plaider pour la paix. Ensemble, ils conviennent de rapporter les doléances aux dirigeants de leurs cités respectives, Athènes et Sparte, pour entamer des négociations de paix.
Cet épisode montre non seulement l'influence des femmes sur les hommes, mais aussi leur capacité à utiliser cette influence pour provoquer un changement significatif. Les hommes, acculés par leur propre désir et incapables de supporter plus longtemps la privation, se voient contraints de considérer sérieusement la paix, prouvant ainsi que les méthodes non conventionnelles peuvent parfois être les plus efficaces pour mettre fin aux conflits.
Alors que la tension entre les sexes atteint son paroxysme, les deux chœurs, celui des vieux hommes et celui des vieilles femmes, mettent enfin leurs différends de côté et font la paix entre eux. Ce geste symbolique sert de prélude à la paix plus large que Lysistrata s'apprête à négocier entre les cités rivales d'Athènes et de Sparte.
Lysistrata, assumant son rôle de médiatrice, invoque la déesse Réconciliation, personnification de l'harmonie et de la paix, pour qu'elle intervienne dans les négociations. Dans une scène à la fois comique et symboliquement chargée, Réconciliation saisit littéralement les ambassadeurs athéniens et spartiates par leurs phallus, les conduisant ainsi vers Lysistrata pour qu'ils se soumettent à la discussion. Cette image, qui joue sur l'idée que la paix passe par la maîtrise des désirs masculins, met en avant la puissance des femmes dans cette quête de réconciliation.
Lysistrata, ferme et éloquente, réprimande les ambassadeurs pour avoir oublié leur alliance naturelle et pour avoir laissé la guerre déchirer leurs nations. Elle les exhorte à se rappeler les liens fraternels qui unissent Athènes et Sparte, les persuadant finalement de conclure un accord de paix. Sa sagesse et son autorité parviennent à briser la rigidité des hommes, les ramenant à la raison et à la nécessité de mettre fin au conflit.
Une fois la paix établie, Lysistrata et les femmes célèbrent cette victoire en récompensant les hommes par un festin somptueux à l'intérieur de l'Acropole. Ce banquet symbolise la restauration de l'ordre et de l'harmonie, où les plaisirs de la vie, autrefois suspendus, peuvent enfin être savourés à nouveau.
La pièce se conclut sur une note joyeuse, alors que tout le monde sort ensemble pour célébrer cette paix nouvelle. Les Spartiates, en signe de gratitude et de reconnaissance, interprètent une chanson et se lancent dans une danse en l'honneur d'Athéna, la déesse protectrice d'Athènes. Ce chant de louange souligne la réunification des cités et la victoire de la sagesse et de la réconciliation sur la violence et la division.
Ainsi, Lysistrata se termine sur une célébration collective, où les anciens adversaires deviennent des partenaires dans la paix, témoignant du pouvoir des femmes et de la communauté à surmonter les conflits par des moyens créatifs et déterminés.
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