Dans la scène précédente, Camille et Perdican ont une conversation où leurs sentiments complexes et conflictuels sont révélés. Camille, qui semble froide et distante, exprime une réticence à renouer avec Perdican, malgré leur passé commun. Perdican, de son côté, tente de percer cette carapace, mais se heurte à une résistance qui le frustre. Cette interaction met en lumière la tension entre leur amour passé et leurs émotions présentes, marquant un point de rupture dans leur relation.

 

   Camille et Perdican entretiennent une relation complexe et ambivalente, marquée par un mélange d'amour et de ressentiment. Ils partagent un passé amoureux, mais les barrières émotionnelles de Camille et la frustration de Perdican compliquent leur dynamique. Leur relation est caractérisée par une lutte entre les sentiments de tendresse qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et les obstacles personnels et sociaux qui les empêchent de se rapprocher.

 

     Le verbe "badiner" signifie plaisanter ou traiter quelque chose avec légèreté. Les propos de Rosette montrent qu’elle ne sait pas badiner avec l’amour car elle prend les paroles et les actions de Perdican très au sérieux. Elle est affectée émotionnellement par ce qu’il lui dit, et ne voit pas la légèreté ou la plaisanterie dans ses mots. Sa tristesse et son désarroi montrent qu'elle est sincèrement touchée par ses interactions avec Perdican.

 

   Perdican n'écoute pas Rosette car il continue de parler de ses propres pensées et sentiments sans vraiment prêter attention à ce qu'elle exprime. Il interprète ses réactions à travers le prisme de ses propres sentiments pour Camille, utilisant Rosette comme un substitut sans reconnaître ses émotions véritables. Son comportement montre une certaine insensibilité et un manque de considération pour les sentiments de Rosette.

 

   Les termes qui illustrent la peine de Perdican incluent "chagrin", "mal", et "triste". Ses expressions révèlent une profonde douleur émotionnelle causée par la distance et le rejet de Camille. Il cherche à exprimer cette peine à travers des interactions avec Rosette, espérant trouver un réconfort qui lui échappe.

 

   Les termes utilisés montrent une différence de condition sociale où Rosette apparaît plus simple et directe dans ses émotions, tandis que Perdican, issu d'un milieu plus noble, exprime une complexité émotionnelle et une profondeur de sentiments qui soulignent leur distance sociale. Perdican utilise Rosette comme un moyen de détourner sa peine, montrant ainsi un certain mépris implicite pour ses propres sentiments.

 

   Cette phrase implique un véritable badinage par l'expression exagérée de dévouement et de respect. Perdican semble jouer avec les mots et les sentiments de Rosette, en exagérant son respect pour elle de manière qui peut sembler légère et peu sincère. Cela montre une manipulation émotionnelle où il tente de compenser ses véritables sentiments pour Camille en s'amusant avec les émotions de Rosette.

 

   Rosette n’est peut-être pas si naïve car elle perçoit la différence entre les paroles et les intentions de Perdican. Elle est affectée par ses propos, mais ses questions et ses réactions montrent qu'elle cherche à comprendre ses motivations. Sa tristesse et ses larmes indiquent une conscience de la superficialité du comportement de Perdican et une reconnaissance de sa propre valeur émotionnelle.

 

   Cette scène constitue un coup de théâtre car elle révèle la véritable nature des sentiments de Perdican et l'impact de ses actions sur Rosette. Elle expose les tensions cachées et les vérités émotionnelles des personnages, provoquant un retournement dramatique dans leurs relations. La sincérité de Rosette face à la légèreté apparente de Perdican crée une tension qui surprend le public et les personnages eux-mêmes.

 

    La scène annonce un dénouement tragique en montrant les conséquences émotionnelles des actions de Perdican. La souffrance de Rosette et l'incapacité de Perdican à résoudre ses sentiments pour Camille laissent présager une escalade de conflits et de malentendus. Le manque de communication sincère et la manipulation des émotions conduisent à une situation où les personnages sont enfermés dans leur propre douleur, ce qui pourrait culminer en une tragédie.

Comment Perdican cherche-t-il à se consoler d’avoir été rejeté par Camille en manipulant Rosette?

 

MOUVEMENT 1 (l 1-14)

“Puisque ta mère n’y est pas”: CC de cause-> Perdican veut profiter de Rosette, l’abuser émotionnellement et il sait que c’est mal. Il le fait par orgueil, pour rendre jalouse Camille en utilisant Rosette.

 

“Croyez-vous…?”-> Montre que Rosette comprend la manipulation de Perdican et lui montre sa souffrance .

 

“Quel mal y trouves-tu? Je t’embrasserais devant ta mère” Perdican ment délibérément, il joue (il badine) avec l’amour, et les sentiments et la classe sociale de Rosette ce qui la conduira à sa mort. Ici on voit le côté sombre de Perdican qui est moins mis en avant dans les autres scènes du livre. Il rejoint la partie des personnages pouvant être considérés comme “méchants”, faisant de Rosette le seul personnage sincère de la pièce. 

 

Lien familial entre Rosette, Camille et Perdican: lie les destins des personnages, sert d’excuse à Perdican pour séduire Rosette, Rosette devient le miroir pauvre de Camille, servant de consolation à Perdican

 

Phrases affirmatives de Rosette: cherchent à ramener Perdican à sa réalité: pour elle le mariage n’est pas un jeu car la suite de sa vie en dépend. Montre l’inégalité entre les deux personnages: Rosette ne peut pas jouer avec l’amour car les conséquences seraient trop importantes: par la joie d’un instant elle perdrait la possibilité d’être toujours heureuse.

 

“Je n’ai guère d’esprit” Ici Rosette reconnaît qu’elle n’a pas d’éducation mais que cela la rend méfiante, montrant à Perdican qu’il ne pourra pas la manipuler aussi facilement qu’il ne le pense. Met aussi en avant la cruauté de Perdican qui joue sur l’infériorité sociale de Rosette et de son rang supérieur par rapport à elle.

Rosette montre ensuite que même si elle n’est pas instruite, elle connaît quand même les bases du fonctionnement de la société : ici elle est montrée comme un personnage digne qui ne se laisse pas emporter par les jeux de Perdican sans réfléchir aux conséquences et aux sentiments cachés derrière la simple séduction.

 

“Que tu es jolie, mon enfant!” Ne semble pas écouter Rosette, continue simplement son monologue. Montre l’incommunicabilité des personnages : Perdican ne vient que pour séduire, attirer à lui mais pas pour écouter, rendre réciproque le sentiment amoureux.

MOUVEMENT 2 (l15-31)

 

Encore une fois, Rosette ramène Perdican à la réalité, celle de son mariage manqué avec Camille qui l’a rejeté. Ici, c’est Rosette qui mène la conversation et domine le dialogue. Elle cherche à établir une communication constructive avec Perdican qui l'ignore totalement.

 

Perdican sent qu’il est en train de perdre son objectif et répond donc à Rosette de manière assez indécente: les paysans et les chiens se souviennent de lui mais cela n’a pas d’importance pour lui car ça ne l’intéresse pas. 

Finit sa réplique par une interrogation directe qui cherche à provoquer Rosette

 

“Ne parlons pas de cela”: Rosette est encore une fois la voix de la raison face à Perdican qui se laisse totalement emporter par ses passions

Rosette essaye de changer de sujet : traduit sa souffrance : elle a du mal à résister à Perdican qui lui fait pitié

 

Réplique suivante contradictoire avec le baisé de Perdican : manque de respect à Rosette, mais aussi à lui-même puisqu’il n’est pas capable de respecter sa propre parole : c’est un parjure

 

3 dernières répliques: Perdican se met à pleurer -> montre qu’il se sent coupable, remonte de nouveau dans l’estime du lecteur par ses lecteurs : joue avec les sentiments du lecteur -> tourments de l’âme romantique Perican exprime sa souffrance par une violence émotionnelle sur Rosette

Perdican pleure Camille mais Rosette ne comprend pas et pense que c’est de sa faute: sa sincérité et sa pureté cœur l’empêche de voir l’étendue de la trahison et de la perfidie de Perdican.

Ouverture: Don Juan: Acte II Scène 4 avec Mathurine et Charlotte -> Similitudes avec cette scène (Perdican = Don Juan)

 

Définition du drame romantique par V. Hugo “Le cadavre est à terre et l’idée est debout”