Analyse du chapitre 58 de Gargantua de Rabelais, la résolution de l'énigme finale

Analyse du chapitre 58 de Gargantua de Rabelais, la résolution de l'énigme finale

 

Gargantua adopte un ton solennel et utilise un langage empreint de gravité et de sérieux, ce qui le rapproche d'un homme d'Église. Il exprime des idées religieuses avec un certain poids, mentionnant la persécution des croyants évangéliques et la bénédiction divine pour ceux qui maintiennent leur foi. Sa vision de la foi est celle d'un engagement ferme et résolu envers les enseignements religieux, malgré les difficultés et les persécutions, soulignant l'importance de la constance et de la dévotion.

 

 

L’interprétation de Gargantua peut susciter des émotions douces car elle évoque la fidélité et la bénédiction divine, offrant une vision de réconfort et d’espoir pour ceux qui maintiennent leur foi. Cependant, elle peut également provoquer des émotions douloureuses en rappelant les persécutions et les épreuves que subissent les croyants, ce qui réveille des sentiments de souffrance et de solidarité face à l'adversité.

 

 

À l’époque de Rabelais, les guerres de religion et les persécutions étaient des réalités courantes. L’interprétation de Gargantua peut donc résonner avec l’actualité des lecteurs, qui étaient souvent témoins ou victimes de conflits religieux. Ce discours peut éveiller en eux des réflexions sur leur propre situation et les encourager à rester fidèles à leurs croyances malgré les persécutions.

 

 

La question du moine, « Que pensez-vous dans votre tête que montre et signifie cette énigme ? », introduit une dimension de légèreté et de jeu intellectuel qui contraste avec le sérieux du discours de Gargantua. En suggérant de réfléchir de manière moins solennelle et plus imaginative, le moine semble relativiser l'importance de l'interprétation théologique de Gargantua et introduit une perspective plus ludique et moins grave.

 

 

Frère Jean condamne l'attitude de Gargantua en se moquant de la tendance à chercher des significations profondes et allégoriques dans des éléments simples. Il ridiculise cette approche en comparant les explications érudites à celles de Merlin le prophète et en invitant à y trouver toutes les allégories possibles. Cette critique met en lumière le décalage entre la recherche excessive de symbolisme et la simplicité des réalités quotidiennes.

 

 

Frère Jean propose une interprétation simple et pragmatique : il décrit l'énigme comme une représentation d'un jeu de paume, où chaque élément (la balle, les cordes, les raquettes) a une correspondance concrète et directe. La balle symbolise les actions dans le jeu, les cordes représentent les limites et les règles, et la sueur des joueurs est vue comme l’effort fourni. Cette interprétation évite les allégories complexes et se concentre sur la réalité tangible du jeu.

 

 

L’interprétation de frère Jean est plaisante et comique car elle démystifie et simplifie ce que Gargantua avait rendu solennel et complexe. En ramenant le discours à une description de jeu, frère Jean fait preuve d’humour et de bon sens, et tourne en dérision les interprétations trop sérieuses. Le contraste entre la solennité de Gargantua et la simplicité de frère Jean crée un effet comique qui amuse le lecteur.

 

 

L'invocation à saint Goderan ajoute une touche de légèreté et de plaisanterie. En invoquant un saint pour une explication aussi terre à terre, frère Jean accentue le contraste entre le sérieux attendu d'un discours religieux et la trivialité de son interprétation. Cette invocation contribue à renforcer le ton ludique et moqueur de son discours, tout en soulignant la distance qu'il prend par rapport à l'attitude solennelle de Gargantua.

Écrire commentaire

Commentaires: 0