Analyse du Prologue de Juste la fin du monde

Analyse du Prologue de Juste la fin du monde

I) Une faction particulière

a) Des informations traditionnelles

Le prologue nous présente le personnage de Louis, un homme âgé de 34 ans et qui va bientôt mourir : “j’allais mourir à mon tour”,”j’ai près de trente-quatre ans maintenant”

Ce prologue nous donne beaucoup d’éléments temporels tels que : “Plus tard”‚ “l’année d’après”, “maintenant”, “de nombreux mois”.

Le monologue délibératif est une composante traditionnelle des tragédies qui se reconnaît aux questions rhétoriques : “et n’ai-je pas toujours été pour les autres et eux‚ tout précisément‚ n’ai-je pas toujours été un homme posé ?”‚ “peut-être ce que j’ai toujours voulu‚ voulu et décidé‚ en toutes circonstances et depuis le plus loin que j’ose me souvenir”. L’écriture fragmentée montre la fragmentation du personnage de Louis qui se regarde mourir.

b) L’action

L’histoire de Louis est une réécriture de la parabole du  Fils Prodigue issue de la Bible dans laquelle le jeune frère demande son héritage pour aller mener une vie pleine de relâchement. Et après avoir épuisé toutes ses ressources, il retourne sous l’aile de son père à qui il demande pardon et finit par être accueilli à bras ouverts par celui-ci même si l’ainé reste jaloux de lui puisqu’il a fui ses responsabilités pour s’amuser. C’est donc une réflexion sur le pardon et l’erreur qui est menée ici : “je décidai de retourner les voir‚ revenir sur mes pas‚ aller sur mes traces”.

II)Le rapport au tragique

a) Une crise tragique

Il y a plusieurs marques du tragique dans le début de ce prologue, on remarque d’abord que le personnage qui va mourir est seulement âgé de “34 ans”, il est donc trop jeune pour mourir. De plus le personnage sait d’avance qu’il va bientôt mourir: “c’est à cet âge que je mourrai”.

Louis essaye de se faire oublier par le destin pour éviter la mort sauf que c’est quelque chose d’irréalisable : “ sans vouloir faire de bruit ou commettre un geste trop violent qui réveillerait l’ennemi et vous détruirait aussitôt”.

b) Une résistance vaine

Le héros essaye d’oublier sa future mort : “de nombreux mois déjà que j’attendais à ne rien faire‚ à tricher‚ à ne plus savoir”. Comme il sait que sa mort est inévitable, il ne fait plus rien que de l’attendre.

Louis perd tout espoir puisqu’il que la mort l’attend dans un futur très proche et qu’il ne peut donc rien faire pour l’éviter: “prenant ce risque et sans espoir jamais de survivre”.

Le champ lexical de l’illusion et du paraître nous montre que le personnage tragique n’a aucune prise sur son destin, il ne peut que sauver les apparences : “et paraître pouvoir là encore décider [...] me donner et donner aux autres une dernière fois l’illusion d’être responsable de moi-même et d’être‚ jusqu’à cette extrémité‚ mon propre maître”.

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