Médée de Corneille résumé

Résumé par acte de la tragédie Médée de Corneille

Acte I : L'Abandon

Le premier acte de "Médée" s'ouvre sur une scène de désespoir et de trahison. Médée, une puissante magicienne et ancienne princesse de Colchide, se retrouve abandonnée par son mari, Jason, qui l'a trahie en décidant d'épouser Créuse, la fille de Créon, roi de Corinthe. Cette décision de Jason n'est pas seulement une trahison personnelle pour Médée, mais aussi une trahison politique et morale. Médée a sacrifié tout ce qu'elle avait pour aider Jason dans sa quête de la Toison d'Or, y compris sa propre famille et son honneur. Elle est maintenant répudiée et trahie dans un pays étranger.

Cet acte introduit également l'état émotionnel de Médée, qui oscille entre la douleur de l'abandon et la fureur d'être trahie. Ses premières paroles révèlent sa détermination à se venger, malgré les tentatives de son entourage de l'apaiser. La trahison de Jason n'est pas seulement une affaire de cœur, mais une question d'honneur et de justice. Médée se sent non seulement rejetée en tant qu'épouse, mais aussi humiliée et déshonorée. Jason, de son côté, justifie son acte comme une décision pragmatique pour assurer son avenir et celui de ses enfants, mais cela ne fait qu'accentuer l'injustice ressentie par Médée.

 

Acte II : Le Plan de Vengeance

Au deuxième acte, la colère de Médée se transforme en un plan de vengeance méticuleusement élaboré. Déterminée à détruire Jason et ceux qui l'ont trahie, Médée décide d'utiliser ses talents de magicienne pour concocter un stratagème fatal. Elle feint une soumission et une résignation face à sa situation, trompant Créon et Jason pour qu'ils baissent leur garde. Elle demande à Jason de prendre soin de leurs enfants, sous-entendant ainsi une volonté de réconciliation et de paix.

Cependant, cette demande n'est qu'une ruse. Médée prépare des cadeaux empoisonnés – une robe et une couronne – qu'elle enverra à Créuse par l'intermédiaire de ses deux fils. Ces cadeaux, enchantés et imprégnés de magie noire, sont conçus pour causer une mort lente et douloureuse. Médée manipule ainsi les sentiments de pitié et de confiance de Jason, tout en utilisant ses enfants comme instruments de sa vengeance, ce qui introduit un dilemme moral intense. Cette ruse démontre l'habileté de Médée à manipuler les perceptions et à utiliser ses connaissances occultes pour atteindre ses objectifs.

 

Acte III : L'Exécution du Plan

Le troisième acte se concentre sur l'exécution du plan de Médée. Les deux fils de Médée sont envoyés au palais avec les cadeaux empoisonnés destinés à Créuse. La jeune princesse, flattée et croyant à une tentative de réconciliation de la part de Médée, accepte les présents sans méfiance. Mais bientôt, le poison fait effet. La robe et la couronne s'embrasent, enveloppant Créuse de flammes infernales. Créon, le roi, tente désespérément de sauver sa fille bien-aimée, mais il est lui-même pris au piège par le poison magique et périt à ses côtés.

Cette scène est marquée par une tension dramatique intense, alors que l'horreur se déploie devant les yeux des spectateurs et des personnages restants. La magie de Médée, autrefois perçue comme un don divin, se révèle ici comme une force de destruction sans égale. En un acte, Médée a non seulement vengé son honneur, mais a également jeté le royaume de Corinthe dans le chaos. Cet acte démontre également la transformation de Médée, qui passe de victime à bourreau implacable.

 

Acte IV : Le Courroux de Jason

L'acte IV est marqué par le courroux et le désespoir de Jason. Découvrant la mort horrible de Créuse et de Créon, Jason est submergé par la douleur et la colère. Il jure de se venger de Médée, la maudissant pour ses actes de cruauté. Cependant, Médée s'est réfugiée dans le temple de Junon, un lieu sacré où Jason ne peut pas la toucher. La scène révèle le contraste entre la fureur impuissante de Jason et la détermination froide de Médée, qui reste résolue à poursuivre sa vengeance jusqu'au bout.

Jason est dépeint comme un homme brisé, non seulement par la perte de son amour et de son protecteur, mais aussi par la réalisation de son propre rôle dans cette tragédie. C'est ici que l'on voit à quel point il est dépassé par la volonté implacable de Médée et par l'ampleur de sa propre culpabilité. Médée, quant à elle, reste impassible, se moquant de la douleur de Jason et savourant sa revanche, préparant ainsi le terrain pour le coup de grâce.

 

Acte V : Le Sacrifice Final

Dans le cinquième et dernier acte, Médée, consumée par sa soif de vengeance et de justice, prend une décision définitive et dévastatrice. Elle tue ses propres enfants, qu'elle avait eus avec Jason, comme ultime acte de vengeance contre lui. Ce sacrifice est à la fois un acte d'amour dévastateur et une manifestation de sa haine infinie pour Jason. Elle sait que la perte de ses enfants sera une douleur plus grande que tout ce qu'il a jamais enduré. Cet acte final de Médée illustre le paroxysme de sa folie vengeresse et de son désir de punir Jason au-delà de toute mesure.

Jason, totalement anéanti, est laissé seul, confronté à la perte absolue de tout ce qu'il aimait et chérissait. Il réalise trop tard les conséquences de ses propres actions et de sa trahison envers Médée. Tandis que Jason s'effondre dans le désespoir, Médée s'enfuit dans un char tiré par des dragons, envoyé par le dieu Soleil, son ancêtre mythologique. Elle disparaît, laissant derrière elle un royaume en ruines et un homme brisé par le chagrin.

 

Conclusion

"Médée" de Corneille est une tragédie classique qui explore les thèmes de la trahison, de la vengeance et de la folie. À travers le personnage de Médée, Corneille dépeint une femme puissante, capable de dépasser les limites de la morale et de la pitié humaine pour atteindre ses propres fins. Son désir de vengeance est à la fois compréhensible et monstrueux, illustrant la complexité de la nature humaine et la capacité de destruction lorsqu'elle est poussée par la douleur et la trahison. La pièce est une réflexion poignante sur les conséquences de la passion dévorante et de la quête insatiable de justice personnelle.

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