"Du côté de chez Swann" de Marcel Proust résumé

Résumé du roman "Du côté de chez Swann" de Marcel Proust

1ère partie

 

Le roman "Du côté de chez Swann" de Marcel Proust s'ouvre dans une France imprégnée des réminiscences du passé, à une époque charnière située entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Le narrateur, Marcel, replonge dans ses souvenirs d'enfance, particulièrement marqués par ses nuits d'insomnie. Enfant, il passait ses vacances avec sa famille dans le village fictif de Combray. Chaque soir, Marcel se couchait tôt, espérant la consolation d'un baiser de bonne nuit de sa mère. Cependant, deux angoisses le hantaient. Premièrement, une fois le baiser donné, il devait affronter seul la longue nuit qui s'ensuivait. Deuxièmement, la présence d'invités pour le dîner signifiait que sa mère, occupée à recevoir, ne venait même pas lui donner ce réconfort tant attendu.

 

Souvent, ces dîners étaient partagés avec Charles Swann, un ami intime de la famille. Bien que la famille de Marcel appréciait Swann, elle désapprouvait fortement son mariage avec Odette, une femme à la réputation controversée. Odette n'était jamais invitée socialement par la famille, malgré la fidélité de Swann à leurs dîners. Paradoxalement, Swann, qui était entouré d'amis aristocratiques, ne laissait rien transparaître de ce monde à la famille de Marcel, qui en restait totalement ignorante.

 

Des années plus tard, par une froide journée d'hiver, Marcel, devenu adulte, rentre chez lui. Sa mère lui offre une tasse de thé accompagnée d'une madeleine. Le goût de la madeleine trempée dans le thé évoque soudain en Marcel des souvenirs de Combray, lui révélant ainsi la puissance et l'involontarité de la mémoire.

 

2ème partie

 

Marcel passe ses vacances dans le paisible village fictif de Combray, en France, en compagnie de ses parents. Ils logent chez ses grands-parents maternels, Bathilde et Amédée, où l'atmosphère familiale est empreinte de souvenirs et de traditions. Marcel partage également son temps avec sa tante Léonie, une veuve hypocondriaque qui passe le plus clair de son temps alitée, en proie à diverses maladies supposées. La femme de chambre de tante Léonie, Françoise, joue un rôle crucial, non seulement en s'occupant d'elle à Combray, mais également plus tard en devenant la domestique des parents de Marcel à Paris.

 

Le village de Combray est d'une taille modeste, et tante Léonie, bien qu'alitée, veille avec une curiosité insatiable sur les allées et venues des habitants. Aidée de Françoise, elle se renseigne sur chaque étranger aperçu depuis sa fenêtre. Tante Léonie ne trouve de repos que lorsqu'elle a identifié et compris qui est chaque nouvel arrivant, manifestant ainsi un besoin obsessionnel de contrôle sur son petit monde.

 

Marcel, lui, est captivé par la beauté sous toutes ses formes. Il contemple avec émerveillement l'architecture gothique majestueuse de l'église de Combray, dont les détails complexes le fascinent. Il admire également les fleurs d'aubépine, trouvant en elles une beauté naturelle qui le touche profondément. Malgré son désir ardent de découvrir les joies du théâtre, ses parents le jugent trop jeune pour y assister, le privant ainsi de cette expérience esthétique qu'il convoite tant.

 

Un jour, à Paris, Marcel rend une visite inattendue à son oncle Adolphe. Il découvre chez lui une femme mystérieuse, désignée comme "la dame en rose", dont la présence est ambiguë et peut laisser supposer qu'elle est une prostituée. Adolphe, désireux de maintenir la discrétion, demande à Marcel de ne rien dire à ses parents. Cependant, Marcel, incapable de garder ce secret, finit par tout révéler à sa famille. Cet incident entraîne une rupture entre Adolphe et le reste de la famille, illustrant les tensions et les non-dits qui existent au sein de leur cercle familial.

 

Swann, un ami proche de la famille, et Bloch, un ami plus âgé de Marcel, jouent tous deux un rôle crucial dans l'éveil littéraire de Marcel en lui faisant découvrir les œuvres de l'auteur fictif Bergotte. Swann révèle qu'il entretient une amitié personnelle avec Bergotte, ajoutant une dimension fascinante à la figure de l'écrivain pour Marcel. Bergotte, ami de Swann, emmène fréquemment la fille de ce dernier, Gilberte, pour des excursions. Gilberte, qui a le même âge que Marcel, devient rapidement l'objet de son admiration et de ses rêves. Lors d'un séjour à Combray, Marcel aperçoit Gilberte et en tombe éperdument amoureux, bien que celle-ci lui manifeste une indifférence glaciale.

 

Au fil de ses observations, Marcel compare les vies et les attitudes des habitants de Combray et de Paris. Il est particulièrement intrigué par Legrandin, un ami de la famille qui critique vigoureusement les snobs, tout en affichant lui-même des comportements snobs. Cette contradiction ne manque pas de troubler Marcel, qui commence à comprendre la complexité des comportements humains. 

 

Par ailleurs, un autre personnage local, Vinteuil, se montre sévèrement critique à l'égard du mariage de Swann avec Odette, jugé inapproprié. Cependant, la fille de Vinteuil, Mlle Vinteuil, devient elle-même une figure controversée en s'associant avec une femme de réputation douteuse. Marcel, en espionnant Mlle Vinteuil et son amante, découvre en elle une dualité intrigante de vice et de vertu, ajoutant une nouvelle couche à sa compréhension des relations humaines.

 

Un jour, Marcel aperçoit également la duchesse de Guermantes dans l'église de Combray. Cette rencontre est une déception pour Marcel, car la duchesse s'avère bien moins belle que ce qu'il avait imaginé, démystifiant ainsi un de ses idéaux. 

 

3ème partie

 

Le récit se déplace à Paris à la fin du XIXe siècle, à l'époque de la naissance de Marcel, pour se concentrer maintenant sur le personnage de Charles Swann. Issu d'une famille de la classe moyenne, fils d'un courtier en valeurs mobilières, Swann a su gravir les échelons sociaux grâce à sa richesse et à ses relations influentes. Il est connu pour ses nombreuses liaisons avec des femmes de statut social inférieur au sien, illustrant ainsi son goût pour les amours hors de son milieu.

 

Swann commence à fréquenter Odette de Crécy, une ancienne courtisane qu'il rencontre principalement dans le salon de M. et Mme Verdurin. Ces derniers sont des parvenus de la classe moyenne, bruyants et vulgaires, mais qui se sont entourés d'un petit cercle d'amis dévoués, que Mme Verdurin appelle le "petit clan". Mme Verdurin, particulièrement bruyante et jalouse, exige une loyauté totale de la part de ce cercle.

 

Le petit clan des Verdurin est composé de diverses personnalités : le comte aristocratique de Forcheville, Cottard, un médecin, un pianiste anonyme, Biche, un peintre, Saniette, un homme riche, et Brichot, un professeur. Swann, malgré ses liens avec ce groupe, suscite rapidement la méfiance des Verdurin lorsqu'ils découvrent ses relations avec les aristocrates, qu'ils dédaignent par complexe d'infériorité sociale.

 

Mme Verdurin, qui voit en Forcheville un prétendant plus adapté pour Odette, commence à comploter pour les rapprocher. Elle espère ainsi évincer Swann, dont les relations sociales et l'indépendance d'esprit menacent l'homogénéité et la loyauté absolue qu'elle exige de son cercle. Cette manipulation et ces intrigues montrent non seulement la superficialité des relations au sein du petit clan, mais aussi la complexité des ambitions sociales et des jalousies qui en découlent.

 

 

Odette de Crécy n'incarne pas la sophistication, ce qui contraste fortement avec Charles Swann, esthète averti, passionné de peinture, de littérature et de musique. Au départ, l'apparence d'Odette ne séduit pas Swann ; elle ne correspond pas à ses critères esthétiques. Pourtant, un soir, lorsqu'il arrive trop tard chez les Verdurin et ne parvient pas à la retrouver dans les rues de Paris, il réalise soudainement son amour pour elle. Cette prise de conscience est renforcée par la perception d'une ressemblance entre Odette et une figure d'un tableau de Botticelli, qui vient ancrer son dévouement naissant.

 

Un soir chez les Verdurin, alors qu'un pianiste joue une sonate de Vinteuil, un passage particulier de cette musique, désigné par Swann comme la "petite phrase", devient le symbole de son amour pour Odette. Cette mélodie poignante et récurrente cristallise ses sentiments et lie indéfectiblement son affection à ce moment musical.

 

Cependant, la relation de Swann avec Odette est rapidement marquée par la jalousie et l'indifférence croissante d'Odette. Un soir, Swann, rongé par le doute, observe une fenêtre en pensant qu'Odette s'y trouve avec un autre homme, et cette pensée le dévaste. Bien qu'il se soit trompé de fenêtre cette fois-là, Odette est bel et bien infidèle, se rapprochant de plus en plus de Forcheville. Tandis qu'Odette s'éloigne de Swann, celui-ci persiste dans ses attentions, allant jusqu'à lui donner de l'argent pour un voyage à Bayreuth, en Allemagne, avec les Verdurin et Forcheville – un voyage auquel Odette ne l'invite même pas.

 

La situation atteint son paroxysme lorsqu'une lettre anonyme informe Swann des infidélités d'Odette. Lorsqu'il l'interroge, Odette finit par avouer plusieurs liaisons, passées et présentes. Cet aveu met Swann dans une profonde introspection. Un soir, entendant à nouveau la "petite phrase" de Vinteuil, Swann réalise qu'il n'aime plus Odette. Il est frappé par la futilité du temps et des émotions investis dans une femme qui, finalement, ne correspondait jamais à ses aspirations ou à son idéal de beauté et de raffinement.

 

4ème partie

 

Le récit se recentre sur Marcel, désormais adulte, qui se remémore ses nuits d'insomnie, une souffrance qui le poursuit encore. Dans l'obscurité de sa chambre, les souvenirs des pièces qu'il a connues se matérialisent devant ses yeux. Il pense notamment aux chambres de la ville balnéaire de Balbec, un lieu qui a toujours suscité chez lui une fascination particulière. Cette fascination remonte à son enfance, lorsqu'il écoutait Legrandin chanter les louanges de Balbec, éveillant en lui le désir ardent de s'y rendre.

 

En tant que jeune homme vivant à Paris, Marcel rêve de voyager, particulièrement à Venise ou à Balbec. Son père finit par lui accorder la permission de partir, mais la santé fragile de Marcel contredit ses plans : il tombe malade et le médecin lui interdit de voyager. Condamné à rester à Paris, Marcel passe ses journées à se promener dans le parc des Champs-Élysées. C'est là qu'il rencontre enfin Gilberte, la fille de Swann et Odette. Une routine s'installe, et Marcel et Gilberte se voient presque quotidiennement au parc. Bien que Marcel soit épris de Gilberte, il finit par réaliser avec amertume qu'elle ne partage pas ses sentiments et qu'elle lui est indifférente.

 

Le récit progresse de nombreuses années, et Marcel, maintenant un homme adulte, médite sur les changements qui se sont opérés en lui et autour de lui. Les lieux de son enfance, autrefois empreints de magie, ont changé, tout comme les modes et les coutumes de son époque. Les belles femmes qu'il admirait autrefois ont disparu, laissant derrière elles une nostalgie poignante. Malgré ces changements, certains noms de lieux conservent encore leur pouvoir enchanteur pour lui, comme des vestiges d'un passé révolu mais toujours précieux dans sa mémoire.

 

Marcel, en revisitant ces souvenirs, est pris par un sentiment mélancolique. Les lieux et les personnes qui composaient son monde ont évolué, parfois de manière irréversible. Cette prise de conscience marque une nouvelle étape dans son voyage introspectif, où la mémoire et l'expérience se mêlent pour éclairer son présent. "Du côté de chez Swann" s'achève ainsi sur une note contemplative, laissant le lecteur méditer sur la nature éphémère de la vie et la persistance des souvenirs.

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