Analyse du poème "Spleen - LXXVII" de Charles Baudelaire "Je suis comme le roi d'un pays pluvieux"

Analyse du poème "Spleen - LXXVII" de Charles Baudelaire "Je suis comme le roi d'un pays pluvieux"

Le poème "Spleen - LXXVII" de Charles Baudelaire explore les caractéristiques habituelles du spleen, une tristesse profonde et mélancolique qui affecte le moi. Le premier de ces caractères est l'ennui, qui domine le poème dès les premiers vers. Le roi, qui représente le poète, s'ennuie tellement que rien ne peut le distraire. Il n'a plus de désir et rien ne peut l'émouvoir, pas même la souffrance de son peuple. Sa cruauté est la conséquence directe de son ennui envers tout ce qui l'entoure.

Le poids du temps est un autre élément caractéristique du spleen. Le roi est jeune mais semble très vieux, comme si la jeunesse était impossible et que le temps ne pouvait signifier que le vieillissement. Le vocabulaire archaïque utilisé dans le poème renforce cette impression de temps qui s'écoule lentement, sans espoir de changement.

La pluie et le froid sont également présents, créant une atmosphère sombre et désolée. Le roi est roi d'un pays pluvieux, et la pluie semble symboliser l'état d'âme du poète, qui est plongé dans une tristesse profonde et qui ne peut être réchauffé par personne.

La maladie et la mort sont également présentes tout au long du poème. Le roi est décrit comme un cruel malade, puis comme un jeune squelette, et enfin comme un cadavre hébété. Le spleen ronge le moi et l'affaiblit jusqu'à sa disparition.

L'anéantissement du moi est le thème central de ce poème. Le poète utilise des procédés d'écriture pour suggérer la disparition progressive du "je". Dès le deuxième vers, le roi devient le seul sujet, et le poète s'efface peu à peu. Les pronoms personnels employés mettent à distance le roi, accentuant cette impression d'effacement.

L'anéantissement du moi est présenté comme fatal, et rien ne peut l'arrêter. L'entourage du roi est impuissant à le sauver, malgré ses efforts pour le distraire. Le parcours ordonné et rigoureux du poème mène inéluctablement à l'anéantissement final du roi, représentant le moi du poète.

En somme, "Spleen - LXXVII" de Baudelaire est un poème qui explore les caractères habituels du spleen et l'anéantissement du moi. Le poète utilise une variété de procédés d'écriture pour suggérer l'effacement progressif du "je", créant une impression d'angoisse et de désespoir. Ce poème est une représentation poignante de la douleur de l'âme et de l'impuissance de l'homme face à sa propre condition.

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