Analyse du poème "Les Fenêtres" de Charles Baudelaire

Analyse du poème "Les Fenêtres" de Charles Baudelaire

Le poème "Les Fenêtres" de Charles Baudelaire est un exemple de poésie qui s'intéresse aux objets, en plus des hommes. L'auteur, passionné de peinture, consacre un poème du recueil Le Spleen de Paris à un objet banal et inattendu : les fenêtres. Dans ce poème en prose, Baudelaire utilise les fenêtres comme cadre pour une réflexion sur la condition du poète et sur la nature de la poésie.

Le poème est construit comme un tableau. Dans la première partie, l'auteur présente l'observateur (celui qui) et le sujet (la fenêtre). Il utilise des termes péremptoires pour décrire la fenêtre : mystérieuse, féconde, ténébreuse, éblouissante. Il établit un contraste entre une fenêtre fermée, présentée comme un trou, et une fenêtre ouverte. Cette présentation paradoxale du sujet donne lieu à une réflexion sur la nature de la poésie.

Dans la deuxième partie, l'auteur raconte une anecdote qui implique directement le lecteur. Il décrit une femme âgée penchée à une fenêtre, offrant ainsi une vision réaliste de la misère de la ville de Paris. Cette anecdote est suivie d'un dialogue imaginaire, où Baudelaire évoque le rapport entre la création poétique et sa propre existence.

Le poème offre une réflexion sur la condition humaine du poète et un art poétique. Baudelaire définit la poésie comme une peinture, une observation poétisée du quotidien, mais qui dépasse la surface des choses pour atteindre la sensibilité des autres, notamment des pauvres. La poésie est aussi romanesque, permettant au poète d'inventer des légendes et de transformer la réalité en poésie. La valeur symbolique de la fenêtre permet de passer de l'extérieur à l'intérieur de la réalité, de mieux se connaître et de prendre conscience de sa propre existence. La poésie en prose de Baudelaire montre une progression proche d'un sonnet, mais avec une fluidité qui ne dépend pas des rimes ou de la régularité du vers.

Le poème "Les Fenêtres" de Charles Baudelaire présente une image du poète moins pessimiste que le poète du spleen. En étant attentif à la misère des autres, le poète trouve un aliment pour sa création et une force pour mieux se connaître et vivre. Le poème est ainsi un témoignage de cette expérience du regard et du partage du malheur des autres. Baudelaire, Mallarmé et Apollinaire ont tous choisi les fenêtres comme sujet poétique, montrant ainsi l'importance de cet objet banal pour la poésie.

 

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