Analyse du sonnet "Mais si faut-il mourir" de Jean de Sponde

Analyse du sonnet "Mais si faut-il mourir" de Jean de Sponde

Commentaire composé

Introduction

 

Dans la poésie baroque, la vanité de l'existence humaine est un thème central, exploré avec profondeur et une certaine mélancolie. Jean de Sponde, poète du XVIe siècle, illustre parfaitement cette préoccupation dans son sonnet. Ce poème met en lumière la fragilité de la vie et la futilité des plaisirs terrestres face à l'inéluctabilité de la mort. Analysons comment Sponde, à travers ce sonnet, avertit l'homme sur la vanité de son existence.

 

I) Un sonnet baroque

 

a) Le thème de la mort

 

La mort, omniprésente dans le sonnet, est soulignée dès le début par l'utilisation répétée des mots "mort" et "mourir". Ces termes, placés stratégiquement avant la césure, attirent l'attention du lecteur sur l'inévitabilité de la mort. L'allitération en [r] renforce cette idée, évoquant la difficulté de se détacher de la vie et la dureté de la mort. Les images telles que "flots se rompront à la rive écumeuse" et "temps crèvera cette ampoule venteuse" personnifient la mort et le temps, soulignant l'impermanence de la vie.

 

b) La fuite du temps

 

Le thème de la fuite du temps est abordé à travers des métaphores telles que la cire de bougie et la neige fondante, illustrant la nature éphémère du temps. L'utilisation de temps verbaux comme le futur et le passé composé donne l'impression que le temps s'écoule rapidement, sans laisser de place au présent. L'image de l'eau évoquant le temps qui passe renforce cette idée de transience.

 

II) Une vanité

 

a) Parallèle avec la peinture

 

Sponde fait référence à l'art baroque à travers l'image du tableau dont les couleurs ternissent, symbolisant la dégradation inévitable de la vie et des plaisirs terrestres. L'emploi de la majuscule pour "Tableau" met l'accent sur l'importance de cette métaphore. L'image de la bougie, souvent présente dans les vanités baroques, est également utilisée pour illustrer la brièveté de la vie.

 

b) La mise en garde

 

Le narrateur avertit le lecteur de la vanité de la vie à travers des affirmations telles que "Mais si faut-il mourir". En comparant la vie à une "ampoule venteuse", le poète souligne son caractère éphémère et trompeur. L'emploi du passé composé affirme la certitude du poète quant à la vanité de l'existence. L'invitation à vivre pleinement ("Vivez, hommes, vivez"), tout en gardant à l'esprit l'inéluctabilité de la mort, résume la philosophie baroque : profiter de la vie tout en étant conscient de sa finitude.

 

Conclusion

 

Jean de Sponde, dans ce sonnet, parvient à capturer l'essence de la vision baroque de la vie. À travers la contemplation de la mort et la fuite du temps, il invite le lecteur à réfléchir sur la vanité de l'existence humaine. L'œuvre de Sponde est ainsi empreinte d'une mélancolie profonde, typique de la poésie baroque, où la beauté et la fragilité de la vie sont constamment éclipsées par l'ombre inéluctable de la mort.


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