Analyse de Les corbeaux de Rimbaud
I) Une prière
“Seigneur” : Rimbaud commence son poème par une apostrophe à Dieu, ce qui lui donne une apparence de prière.
“Sur la nature défleurie Faites s'abattre des grands cieux Les chers corbeaux délicieux.” : Rimbaud s'adresse une nouvelle fois à Dieu, pour réclamer la venue des corbeaux, messagers de la mort. C'est une image positive des corbeaux, qui est surprenante.
“Sur les routes aux vieux calvaires” : de nouveau le poète parle à Dieu, il est en colère contre lui car il n'a pas empêché la guerre.
“Sur les fossés et sur les trous Dispersez-vous, ralliez-vous !” : Le poète demande de l’aide aux corbeaux pour qu’ils soient “le crieur du devoir” et que chacun se souvienne de cette défaite.
“Mais, saints du ciel en haut du chêne, […] Dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir,” : le poète demande à Dieu et à tous les saints de faire cesser les guerres.
II) Un paysage de désolation
“quand froide est la prairie” : il nous présente un paysage état d'âme, comme si la nature était également touché par la défaite.
“dans les hameaux abattus” : cette expression renvoie à la défaite.
“Les longs angélus se sont tus…” : la vie s'est arrêtée, les églises ne sonnent plus.
“Vous, le long des fleuves jaunis” : c'est une apostrophe aux corbeaux, il fait référence aux fleuves pleins de déchets déposés par la guerre.
III) Une dénonciation de la guerre
“quand froide est la prairie” : c'est une métaphore du champ de bataille et de la mort. Armée étrange aux cris sévères, Les vents froids attaquent vos nids !”: on peut voir dans cette citation une métaphore de la guerre, avec le champ lexical militaire “armée”, “attaquent” et le champ lexical de la peur “cris sévères”, “vents froids”.
“Par milliers, sur les champs de France, Où dorment des morts d'avant-hier,” : Rimbaud dénonce la guerre, il fait remarquer que tous les champs de France sont remplis de cadavres, que toute la France est devenue un grand champ de bataille.
“Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver, Pour que chaque passant repense !” : A. Rimbaud voudrait que tout le monde se souvienne, car pour lui les français portent peu d'attention au devoir de mémoire consacré à la défaite et qui permettrait de réfléchir avant de s’engager dans une nouvelle guerre.
“Pour ceux qu'au fond du bois enchaîne, Dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir, La défaite sans avenir.” : les soldats sont obligés d'aller sur le champ de bataille, ils ne peuvent plus faire demi tour sous peine d'être fusillés par les gendarmes chargés de faire monter la troupe au front. Ils sont alors prisonniers de la guerre qui se referme sur eux comme un piège sans issue. Le dernier vers est détaché car Rimbaud veut le mettre en valeur. Ce poème est ainsi un poème à chute.
Le poème est émaillé d’allitérations en [t] et en [r] qui rappellent les bruits de la guerre et soulignent la souffrance des soldats.
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