Analyse de La cigarette de Francis Ponge dans Le Parti Pris des choses

Analyse de La cigarette de Francis Ponge dans Le Parti Pris des choses

La poésie moderne est affranchie des codes traditionnels d’écriture, au XX ème siècle, on assiste à l'essor du poème en prose. Ce poème écrit par Francis Ponge date de 1942. Il décrit de manière détaillée une cigarette, qu'il rend humaine. 

Comment à travers la description d'une cigarette. Francis Ponge introduit-il une réflexion métaphysique sur la fuite du  temps ? 

Tout d’abord nous verrons que ce poème pose un regard poétique sur l'anodin. Puis nous étudierons la réflexion du poète sur le temps qui passe. 

 

I. Un regard poétique sur l'anodin

1. Un style d’écriture propre à Francis Ponge

Tout d'abord ce poème de Francis Ponge est écrit en prose, donc la poésie naît à partir des sons et des images: “une petite torche”, “ce bouton embrasé”. Dans Le Parti pris des choses, Francis Ponge a pour habitude de rendre des objets banals du quotidien poétiques. On peut remarquer une allitération en [m], cela donne l'effet que l'on fume parce que c’est un son que l’on prononce du bout des lèvres. De plus le rythme donne le sentiment que l'on fume en lisant, il y a une alternance entre de longues phrases et un bref groupe de mots. Tous ces procédés contribuent à rendre la cigarette réelle. 

 

2. Une description originale

Dans cette description qui fait appel aux sens on remarque une synesthésie, avec l’odorat : “parfumée”, le toucher : “l'atmosphère à la fois brumeuse et sèche, échevelée”, l'ouïe : “desquamant en pellicules argentées”, on peut imaginer le bruit de la cendre qui tombe, enfin la vue : “une petite torche beaucoup moins lu­mineuse”.  Ensuite Francis Ponge personnifie la cigarette afin de la rendre vivante.  La cigarette est comparée à une femme passionnée : “ce bouton embrasé”, qui se déshabille : “desquamant”, puis est enlacée par un homme qui l’“entoure” de ses bras.

 

II. Les réflexions du poète

1. Une réflexion autour du changement d’état de la cigarette

La cigarette crée “une atmosphère”, mais cela lui coûte la vie : “d'où se détachent et choient […] un nombre calculable de petites masses de cendres.”  Elle se transforme en cendres au fur et à mesure qu’elle part en fumée. C’est une métaphore de l’enfantement poétique puisque le poète laisse une part de lui-même dans sa création. 

 

2. Une réflexion autour du temps qui passe

La cigarette se consume petit à petit telle une vie humaine, le terme “desquament” compare la fin de la cigarette à la peau d'une personne âgée, sèche et ridée. 

La métaphore avec une torche montre que lorsque que la personne meurt, il n y a plus de lumière, cela renvoie à l’image traditionnelle de la bougie qui s’éteint à la fin de la vie d’un homme. L'atmosphère est décrite telle un cadavre : “brumeuse et sèche, échevelée,” cela évoque un squelette, c’est un message pour prévenir que chaque seconde qui passe nous rapproche de la mort. On peut donc voir dans cette description très picturale de la cigarette, une vanité.

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