Analyse de Familiale de Prévert
Comment dans ce poème, J. Prévert dénonce t-il la guerre ?
I) La monotonie de la vie quotidienne
Tout d'abord nous pouvons remarquer une structure répétitive, notamment à la fin un vers entier est consacré qu'à un seul mot : “Les affaires les affaires et les affaires”. Mais nous pouvons également constater que dans ce poème les termes “fils”, “père”, et “mère” sont répétés à de nombreuses reprises. Pour Prévert la vie est une routine, ce qui est souligné par le temps des verbes, notamment le présent d’habitude : “La guerre continue la mère continue elle tricote” associé au futur : “Quand il aura fini la guerre Il fera des affaires avec son père”. Le fils est coincé dans la routine et ne peut pas en sortir. Cela donne l'impression que son destin est écrit à l'avance, il ne pourra pas échapper à la guerre. Il renforce son argumentation par les sonorités, d'abord une allitération en [l], pour montrer la fluidité de la vie qui passe sans qu'on puisse l'arrêter : “Qu'est-ce qu'il trouve le fils ? Il ne trouve rien absolument rien le fils Le fils sa mère fait du tricot son père fait des affaires lui la guerre”. Il utilise également une allitération en [r], pour montrer la souffrance de cette routine: “Quand il aura fini la guerre Il fera des affaires avec son père La guerre continue la mère continue elle tricote”. Ainsi l'écriture de ce poème renforce l'impression de monotonie insupportable dénoncée par Prevert.
II) La banalisation de la guerre
Dans ce poème la guerre est associé au activités quotidiennes : “La mère fait du tricot Le fils fait la guerre Elle trouve ça tout naturel la mère Et le père qu'est-ce qu'il fait le père ? Il fait des affaire”. Nous pouvons remarquer l'absence de ponctuation dans ce passage, Prévert ne sépare pas les affaires, le tricot et la guerre, Prévert met ces trois activités sur le même plan. De plus nous observons que l'adjectif “naturel” revient à plusieurs reprises dans ce poème. Cela montre que pour cette famille la guerre est banale. Mais dans ce poème en plus de la guerre, la mort est présentée comme “normale” et vient faire parti des affaires quotidiennes comme aller au travail : “Le père et la mère vont au cimetière Ils trouvent ça naturel le père et la mère La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires”.
III) La dénonciation du conformisme
Prévert veut montrer une généralité, c’est pourquoi il ne donne pas de nom au fils, ni à la mère et au père, car ils représentent tous les fils, toutes les familles. De plus, absence totale de sentiments choque le lecteur qui a l’impression de se trouver en face d’automates. Les parents acceptent une situation inacceptable : “Le père continue il fait des affaires Le fils est tué il ne continue plus Le père et la mère vont au cimetière”. La mort du fils ne change pas les habitudes de la famille, excepté la visite hebdomadaire au cimetière. Le narrateur fait preuve d’ironie pour dénoncer une situation inacceptable qui n’est pourtant pas remise en cause par la société.
Jacques Prévert s'appuie sur une structure répétitive qui révèle la routine infernale que vivent de nombreuses familles pour dénoncer la guerre. Ainsi l'écriture poétique vient soutenir son argumentation.
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