Justice mutuelle et distributive
Depuis le XVIIIème siècle, les encyclopédistes ont repris la philosophie d’Aristote qui dit dans L’Ethique à Nicomaque : « Le juste c’est l’égal ». La démocratie est fondée sur l’égalité, mais il faut la préciser. Par exemple la justice mutuelle ou commutative est un type d’égalité arithmétique, dans les échanges économiques la justice c’est l’équivalence entre le prix et la qualité. Par contre, il se peut que l’inégalité entraîne la justice : c’est le principe de l’égalité géométrique ou proportionnelle, que l’on appelle justice distributive. Par exemple lors d’un concours on prendra ceux qui ont réussi selon le mérite de chacun. Autre exemple, les impôts proportionnels aux revenus : si tous payaient la même chose ce serait injuste, donc le principe d’égalité n’est pas à respecter de façon aveugle. Par contre en aucun cas l’inégalité naturelle ne saurait fonder l’inégalité des droits. Rousseau dit : « Dans une cité juste, l’égalité rétablie ne signifie pas qu’aucun homme n’est supérieur aux autres en force, en beauté, en talent, mais que ces supériorités ne donnent aucun droit à ceux qui les possèdent d’imposer leur valeur aux autres ». Le droit naturel n’est pas la force mais l’égalité. Ce qui fait les grandes différences entre les hommes ce sont les inégalités artificielles : si un enfant est doué pour la musique et qu’on ne sollicite pas ses aptitudes il sera dépassé par celui qui peut se réaliser. L’injustice par excellence c’est lorsque les hommes ne sont pas placés dans les mêmes conditions devant la loi. La justice distributive est un moyen nécessaire pour instaurer l’ordre social mais qui n’est pas suffisant. Pour que les inégalités soient justes il faut qu’il y ait égalité des chances. Ce qui est à remettre en cause ce n’est pas la hiérarchie mais l’écart.
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