Analyse de Madame Bovary de Flaubert

Analyse de Madame Bovary de Flaubert

Incipit.  Comment Flaubert fait-il de cet incipit une prolepse de la vie de Charles Bovary ?

L'incipit de "Madame Bovary" de Flaubert présente Charles Bovary et préfigure son échec social ainsi que le naufrage de son mariage avec Emma.

 

I) Préfiguration de l'échec social de Charles

 

a) Anonymat et manque de reconnaissance

 

Dès son introduction, Charles est désigné comme "le nouveau", soulignant son anonymat et son manque de reconnaissance. Cet anonymat préfigure sa vie future où il restera un personnage effacé et peu remarqué, aussi bien socialement que professionnellement.

 

b) Passivité et manque d'initiative

 

La passivité de Charles est mise en avant à travers des détails comme sa position dans l'angle de la classe ou son incapacité à prendre des initiatives. Cette caractéristique est un prélude à son attitude tout au long du roman, où il se montrera souvent passif et hésitant.

 

c) Ridicule et inadaptation

 

Les détails vestimentaires de Charles, tels que sa casquette et son sac, sont décrits de manière à le rendre ridicule et à souligner son inadaptation à son environnement. Cette inadaptation vestimentaire est une métaphore de son inaptitude à s'intégrer socialement.

 

II) Annonce du futur naufrage de son mariage

 

a) Banalité et incompatibilité avec Emma

 

Charles est présenté comme un "gars de la campagne", banal et sans particularité notable. Cette banalité le rend incompatible avec les aspirations romantiques d'Emma, qui cherche une vie passionnée et hors du commun.

 

b) Physique et habillement inappropriés

 

Les descriptions de son habillement et de son physique renforcent l'idée d'un homme peu attrayant et mal adapté à la vie citadine. Ces caractéristiques le rendent peu séduisant aux yeux d'Emma, qui est décrite comme raffinée et attachée à l'esthétique.

 

c) Ridicule et incapacité à séduire

 

Les scènes où Charles est ridiculisé, comme lorsqu'il trébuche ou bredouille son nom, illustrent son incapacité à se présenter sous un jour favorable. Cette maladresse annonce les difficultés qu'il aura à séduire Emma et à maintenir son intérêt.

 

En conclusion, l'incipit de "Madame Bovary" sert à établir Charles Bovary comme un personnage destiné à l'échec, aussi bien dans sa vie sociale que dans son mariage avec Emma. Flaubert utilise habilement les détails et les descriptions pour préfigurer les difficultés et les tragédies qui marqueront la vie de Charles.

La visite de Charles aux Bertaux.  En quoi ce texte met-il en scène deux anti héros, à l’origine d’une scène d’amour ratée sur laquelle l’auteur porte un regard ironique ?

Dans le chapitre 3 de "Madame Bovary", Flaubert dépeint une scène entre Charles et Emma, illustrant une tentative d'amour maladroite et préfigurant les problèmes futurs de leur mariage.

 

I - Une scène d'amour ratée

 

a) Contexte propice à l'intimité

 

Charles arrive à un moment où la maison est calme, "tout le monde était aux champs", ce qui aurait dû favoriser un moment d'intimité. Cependant, l'occasion est manquée.

 

b) Tension érotique sous-jacente

 

L'atmosphère est chargée de tension érotique, comme le suggère la description : "Par les fentes du bois, le soleil allongeait sur les pavés de grandes raies minces, qui se brisaient à l’angle des meubles et tremblaient au plafond." Emma est décrite dans une posture suggestive, "elle n’avait point de fichu, on voyait sur ses épaules nues de petites gouttes de sueur."

 

c) Allusions et symbolisme

 

Emma sert du curaçao, une scène chargée d'érotisme : "Comme il était presque vide, elle se renversait pour boire ; et, la tête en arrière, les lèvres avancées, le cou tendu, elle riait de ne rien sentir, tandis que le bout de sa langue, passant entre ses dents fines, léchait à petits coups le fond du verre." Cette scène contraste avec son retour à la couture, "un bas de coton blanc", un objet aux connotations sexuelles.

 

II - Le regard ironique de Flaubert

 

a) Critique de la société rurale

 

Flaubert critique la société rurale avec ironie : "Des mouches, sur la table, montaient le long des verres qui avaient servi, et bourdonnaient en se noyant au fond, dans le cidre resté." Cette image des mouches illustre la grossièreté de la vie rurale.

 

b) Ambiance et symbolisme

 

L'ambiance de la scène est décrite de manière à symboliser la froideur : "Le jour qui descendait par la cheminée, veloutant la suie de la plaque, bleuissait un peu les cendres froides." Cette description contraste avec la tension entre Emma et Charles.

 

c) Attitude des personnages

 

Emma agit de manière provocante, "enfin lui offrit, en riant, de prendre un verre de liqueur avec elle", tandis que Charles reste passif, illustrant leur incompatibilité.

 

Conclusion :

 

Cette scène d'amour ratée, avec ses descriptions détaillées et son ironie, préfigure les difficultés du mariage de Charles et Emma. Flaubert utilise cette scène pour souligner les différences entre les personnages et annoncer les tragédies futures de leur relation. Charles, passif et timide, contraste fortement avec Emma, audacieuse et inappropriée, mettant en évidence leur incompatibilité fondamentale.

Les noces d’Emma et Charles. Comment cette scène de mariage préfigure-t-elle le tragique destin d’Emma ?

Dans le chapitre 4 de la première partie de "Madame Bovary", Flaubert utilise l'ironie pour dépeindre le mariage d'Emma et Charles, préfigurant l'insatisfaction future d'Emma et son désenchantement.

 

I) L’ironie de Flaubert envers les hommes de la campagne

 

a) Excès et simplicité des festivités

 

Flaubert décrit le festin avec ironie : “Il y avait dessus quatre aloyaux, six fricassées de poulets, du veau à la casserole, trois gigots, et, au milieu, un joli cochon de lait rôti, flanqué de quatre andouilles à l'oseille.“ Ce repas en excès et peu raffiné contraste avec les aspirations d'Emma.

 

b) Boissons et trivialité

 

La description des boissons renforce ce tableau : “Aux angles, se dressait l'eau-de-vie dans des carafes. Le cidre doux en bouteilles poussait sa mousse épaisse autour de bouchons...” Flaubert souligne ici l'excès de boisson, typique de la campagne.

 

c) Décorations et célébrations enfantines

 

Les décorations de mariage sont aussi décrites de manière ironique : “De grands plats de crème jaune, qui flottaient d'eux-mêmes au moindre choc de la table, présentaient, dessinés sur leur surface unie, les chiffres des nouveaux époux en arabesques de nonpareille.” Ces détails reflètent un manque de sophistication.

 

II) Une prolepse de la vie d’Emma

 

a) Le cadre bucolique du mariage

 

Le lieu du mariage, “sous le hangar de la charretterie”, est pittoresque mais manque de grandeur, préfigurant l'ennui et le confinement d'Emma dans sa vie future.

 

b) Métaphore de la solitude d'Emma

 

Le “joli cochon de lait rôti, flanqué de quatre andouilles à l'oseille” symbolise la position d'Emma, entourée mais isolée, préfigurant sa solitude et son sentiment d'être incomprise.

 

c) Aspirations et désillusions d'Emma

 

La description du gâteau de mariage, “un carré de carton bleu figurant un temple avec portiques...”, reflète les aspirations romanesques d'Emma et son désir d'échapper à sa vie monotone.

 

d) Présages de l'éphémère bonheur d'Emma

 

L'Amour se balançant “à une escarpolette de chocolat” symbolise la nature éphémère et fragile de l'amour entre Emma et Charles.

 

e) Ennui et désenchantement

 

La fin de la fête, où “Quelques-uns, vers la fin, s'y endormirent et ronflèrent”, annonce l'ennui futur d'Emma dans son mariage.

 

Conclusion :

 

Flaubert, à travers cette scène de mariage, utilise l'ironie pour dépeindre les coutumes rurales et préfigurer l'insatisfaction et le désenchantement futurs d'Emma. Les descriptions des festivités, du cadre et des symboles du mariage servent à établir un contraste entre les rêves d'Emma et la réalité de sa vie avec Charles, annonçant les difficultés et le tragique de leur union.

La lune de miel. Comment Flaubert montre le caractère factice qu’Emma se fait de l’amour et l’ironie du narrateur ?

Première partie, chapitre 7, de « Elle songeait quelquefois que c’étaient là pourtant les plus beaux jours de sa vie, la lune de miel» à «Au sortir de la messe, on le voyait sur sa porte avec de belles pantoufles en tapisserie.»

 

Emma est une jeune femme au tempérament exalté. Elle songe en permanence de la vie qu’elle aurait aimé avoir. Par exemple, elle rêve de sa lune de miel idéale (“elle songeait”), très romantique comme les héroïnes de ses romans, dans de belles villas (“le soir, sur la terrasse des villas”) au soleil de la Méditerranée (“on respire au bord des golfes le parfum des citronniers”). Emma tire ses rêves de lectures très romantiques : on voit qu’elle est complètement submergée par les lectures de Walter Scott, car elle rêve d’un château en Ecosse (“dans un cottage écossais”). On remarque que les phrases sont très longues, le narrateur énumère en détails tous les rêves d’Emma : il nous entraîne dans la rêverie d’Emma. Flaubert utilise aussi le discours indirect libre pour se moquer des rêves fantasques et romantiques de Mme Bovary (“Mais comment dire un insaisissable malaise, qui change d’aspect comme les nuées, qui tourbillonne comme le vent ?”).  Encore une fois, Emma attend l’impossible, un homme parfait,  qui sait tout faire, qui lui apprend ses savoirs, qui l’amuse, qui l’amène au théâtre ou à de nombreuses activités : “Un homme, au contraire, ne devait-il pas, tout connaître, exceller en des activités multiples, vous initier aux énergies de la passion, aux raffinements de la vie, à tous les mystères ?”. Elle attend son “héros”, son prince charmant, même si elle n’a pas d’autre qualité que sa beauté. 

 

Malheureusement, Charles est tout le contraire d’Emma : c’est un homme très ordinaire qui ne sait rien faire des activités romantiques que s’imagine sa femme : “Il ne savait ni nager” donc ils ne peuvent pas se rendre en vacances à la mer,  “ni faire des armes,  ni tirer le pistolet”,  donc Charles ne peut pas se battre en duel, “et il ne put, un jour, lui expliquer un terme d’équitation qu’elle avait rencontré dans un roman”, donc il ne peut pas la cherchée ou l’accompagner à cheval comme le prince charmant des romans de Walter Scott. C’est pourquoi Emma devient aigrie voire méchante envers Charles, qui lui est fou amoureux de sa femme. Emma reproche à Charles de ne rien lui apprendre (“Mais il n’enseignait rien”), elle est malheureuse de son calme (“elle lui en voulait de ce calme si bien assis, de cette pesanteur sereine, du bonheur même qu’elle lui donnait.”) vu qu’elle cherche le contraire d’une vie si paisible et calme : elle aimerait des aventures épiques, chevaleresques.  De plus, les seules choses que Emma sache faire sont des activités artistiques qui même si elles sont très agréables mais qui ne sont pas utiles au monde. C’est encore une fois pour elle une façon de s’échapper du monde réel. Emma se prend pour une aristocrate en préparant des plats dignes de Versailles pour recevoir de simples voisins, (“ elle trouvait moyen d’offrir un plat coquet [...] et même elle parlait d’acheter des rince-bouche pour le dessert”). De plus, Mme Bovary est orgueilleuse et cherche à avoir une haute place dans la société, que les gens parlent d’elle. Par contre Charles est fier de sa femme par amour et non par orgueil, même si cela augmente l’opinion qu’il a de lui : “Charles finissait par s’estimer davantage de ce qu’il possédait une pareille femme”. Charles est très fier des qualités de sa femme, il veut la montrer partout, il lui voue un véritable culte, comme on le voit à la façon dont il fait encadrer ses portraits : “Il montrait avec orgueil [...] deux petits croquis d’elle [...] qu’il avait fait encadrer de cadres très larges et suspendus contre le papier de la muraille à de longs cordons verts”.  La description des chaussures de Charles résume à elle seule la déception de Emma qui préfèrerait avoir un mari en grandes bottes d’équitation, un aventurier plutôt qu’un homme qui porte des jolies pantoufles de soie fragiles (“Au sortir de la messe, on le voyait sur sa porte avec de belles pantoufles en tapisserie”).

La mélancolie d’Emma. Comment dans cette description réaliste, Flaubert livre-t-il au lecteur les pensées de son personnage ?

Première partie, chapitre 7, de « Un garde-chasse, guéri par Monsieur d'une fluxion de poitrine, avait donné à Madame une petite levrette d'Italie» à «et l'ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l'ombre, à tous les coins de son cœur.»

 

I) Un paysage reflet de la mélancolie du personnage

Tout d'abord nous pouvons observer que le paysage à une tournure symbolique car “éternel” signifie l'ennui, et “poudreuse” évoque la poussière dans la tête de Emma qui s’ennuie dans sa vie monotone. Cette description symbolique s'imprime tout de même dans le mouvement réaliste car il y a des lieux précis qui existent réellement tel “banneville”. Le rêve d'Emma est comme le pavillon: “abandonné”. Le paysage reflète une nouvelle fois les sentiments du personnage qui a des pensées blessantes : “de longs roseaux à feuilles coupantes.”

Ensuite le champ lexical de l'immobilité: “pour voir si rien n'avait changé”, “elle retrouvait aux mêmes places”  montre que Emma est devenue mélancolique à force de s'ennuyer dans un environnement monotone. Emma ne laisse pas de chance à son mari , Charles. Elle ne communique pas avec lui comme montré l'expression: “les volets toujours clos s'égrenaient de pourriture, sur leurs barres de fer rouillées”. Les volets ne sont pas les seuls à être, pourris, rouillés et clos ; il s’agit en fait de l’attitude fermée d’Emma qui refuse toute communication avec Charles. Emma veut une vie de rêve, c’est une éternelle insatisfaite. Elle préfère donc rêver sa vie plutôt que de la vivre : “Sa pensée, sans but d'abord, vagabondait au hasard”.

 

II) L’intrusion du narrateur dans les pensées du personnage

L’usage du discours indirect libre nous donne accès aux pensées d’Emma : “Emma se répétait : « Pourquoi, mon Dieu ! me suis-je mariée ? »”. On voit que Emma n’a de cesse de ressasser ce qui lui déplaît au lieu de chercher des solutions pour améliorer sa situation. Flaubert se moque de son personnage par une ironie subtile lorsqu'elle s'imagine la vie de ses rêves. Emma pense que la vie est faite de hasard, alors que Flaubert pense que ce sont les choix que l'on fait qui font notre vie : “Elle se demandait s'il n'y aurait pas eu moyen, par d'autres combinaisons du hasard, de rencontrer un autre homme”. Emma reste toujours dans la passivité et dans sa rêverie on comprend qu'elle déteste Charles : “Il aurait pu être beau, spirituel, distingué, attirant, tels qu'ils étaient sans doute, ceux qu'avaient épousés ses anciennes camarades du couvent. Que faisaient-elles maintenant ?” Cette frustration l'amène à jalouser ses anciennes camarades dont elle n’a pourtant aucune nouvelle. Cependant, son imagination débordante la conduit comme toujours à rêver de Paris, cet ailleurs mondain et luxueux à la hauteur de ses désirs : “A la ville, avec le bruit des rues, le bourdonnement des théâtres et les clartés du bal, elles avaient des existences où le cœur se dilate, où les sens s'épanouissent.” Flaubert termine ce passage par une métaphore qui rappelle le Spleen Baudelairien et place sa description aux frontières de la poésie : “Mais elle, sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l'ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l'ombre, à tous les coins de son cœur.” L'imagination démesurée de Emma lui un tend un piège dans lequel elle s’enfonce de plus en plus.

Ainsi dans cette description réaliste, Flaubert permet au lecteur de connaître les pensées du personnage, Emma. Grâce à l'utilisation du discours indirect libre nous voyons la progression de la mélancolie d'Emma qui va lui faire commettre des erreurs fatales dans la suite du roman. 

Le bal à Vaubyessard. En quoi cette scène de bal constitue-t-elle un miroir inversé de la scène du mariage ?

Dans le chapitre 8 de la première partie de "Madame Bovary", Flaubert utilise la rêverie d'Emma lors d'un bal pour critiquer à la fois l'aristocratie et les aspirations d'Emma, illustrant le concept de bovarysme.

 

I - La mise en scène d’un monde parfait et fascinant pour Emma

 

a) Idéalisation de l'aristocratie

 

Emma est fascinée par les invités du bal : “Leurs habits, mieux faits, semblaient d’un drap plus souple, et leurs cheveux, ramenés en boucles vers les tempes, lustrés par des pommades plus fines.” Cette description idéalisée contraste avec son vécu quotidien et suscite son envie.

 

b) Culte de l'élégance

 

L'accent mis sur l'élégance des invités : “Leur cou tournait à l’aise sur des cravates basses ; leurs favoris longs tombaient sur des cols rabattus” frappe Emma, qui aspire à ce raffinement, à l’opposé de la simplicité de Charles.

 

c) Rêveries romantiques

 

La conversation sur l'Italie éveille chez Emma des aspirations romantiques : “Ils vantaient la grosseur des piliers de Saint-Pierre, Tivoli, le Vésuve, Castellamare et les Cassines, les roses de Gênes, le Colisée au clair de lune.”

 

II - Satire et ironie du narrateur

 

a) Critique de la superficialité aristocratique

 

Flaubert se moque de l'aristocratie : “On entourait un tout jeune homme qui avait battu, la semaine d’avant, Miss Arabelle et Romulus, et gagné deux mille louis à sauter un fossé, en Angleterre.” Cette scène illustre la futilité de leurs préoccupations.

 

b) Contraste entre le rêve et la réalité

 

La description des paysans observant la fête illustre le fossé entre Emma et sa réalité : “contre les carreaux, des faces de paysans qui regardaient.” Emma, comme les paysans, est extérieure à ce monde.

 

c) Réveil brutal

 

Le rappel de son passé, “Mais, aux fulgurations de l’heure présente, sa vie passée, si nette jusqu’alors, s’évanouissait tout entière”, montre le contraste entre ses rêves et sa vie réelle, préfigurant son insatisfaction chronique.

 

Conclusion :

 

Ce chapitre illustre parfaitement le bovarysme, où Emma, captivée par un monde aristocratique idéalisé, refuse d'accepter la réalité de sa propre existence. Flaubert critique à la fois les aspirations irréalistes d'Emma et l'insignifiance de l'aristocratie. La rêverie d'Emma pendant le bal préfigure ses futures déceptions et sa quête incessante d'un idéal inatteignable.

La scène des comices agricoles. Comment cette scène comique préfigure-t-elle l’échec de l’adultère d’Emma ?

Dans le chapitre 8 de la deuxième partie de "Madame Bovary", Flaubert utilise l'interaction entre Emma et Rodolphe pour dépeindre Rodolphe comme un séducteur donjuanesque et critiquer sa cruauté, tout en illustrant la naïveté et la vulnérabilité d'Emma.

 

I) Rodolphe, un personnage donjuanesque

 

a) Rodolphe, plus cultivé et intéressant

 

Rodolphe est présenté comme un homme cultivé et séduisant : “Rodolphe, avec madame Bovary, causait rêves, pressentiments, magnétisme”. Il cible habilement les intérêts romantiques d'Emma, la séduisant avec des sujets qui la fascinent.

 

b) Stratégie de séduction

 

Rodolphe déploie une stratégie de séduction en évoquant des thèmes mystérieux et romantiques : “le jeune homme expliquait à la jeune femme que ces attractions irrésistibles tiraient leur cause de quelque existence antérieure”.

 

c) Établissement d'un lien prédestiné

 

Rodolphe suggère un lien prédestiné entre eux : “Pourquoi nous sommes-nous connus ? quel hasard l’a voulu ?”. Il manipule Emma en lui faisant croire en une connexion spéciale et inévitable.

 

d) Le piège se referme

 

Lorsqu'il saisit la main d'Emma, “elle ne la retira pas”, marquant symboliquement son emprise sur elle et la progression de sa séduction.

 

II) La cruauté de Flaubert envers Rodolphe

 

a) Ironie et comique de situation

 

Flaubert mêle ironie et comique : “quand je suis venu chez vous… « À M. Bizet”. L'antanaclase et le double sens évoquent les intentions réelles de Rodolphe, révélant sa nature manipulatrice.

 

b) Critique de l'orgueil et de la manipulation

 

À travers les récompenses annoncées, Flaubert critique l'orgueil et la superficialité de Rodolphe : “« À M. Caron, d’Argueil, une médaille d’or ! »”. Il souligne l'aspect factice de ses promesses à Emma.

 

c) Métaphore de l'exploitation

 

La comparaison avec un bélier mérinos : “Pour un bélier mérinos…” suggère que Rodolphe envisage d'exploiter Emma, tant émotionnellement que physiquement.

 

d) Dénonciation de l'attitude des séducteurs

 

Flaubert traite Rodolphe et ses semblables de “race porcine”, soulignant leur comportement égoïste et charnel.

 

Conclusion :

 

Dans cette scène, Flaubert dépeint Rodolphe comme un séducteur donjuanesque, usant de sa culture et de son charme pour manipuler Emma. L'auteur critique avec ironie et satire la cruauté et la superficialité de Rodolphe, tout en exposant la naïveté et la vulnérabilité d'Emma. Cette interaction préfigure les déceptions et les tragédies futures d'Emma, piégée dans ses illusions romantiques.

L’opération du pied-bot. Comment ce texte naturaliste à prétention scientifique critique-t-il l’ambition ?

Chapitre 9, de «Charles, sollicité par l’apothicaire et par elle, se laissa convaincre» à «elle remarqua même avec surprise qu’il n’avait point les dents vilaines.»

 

La médecine est un thème qui a une très grande place dans les textes naturalistes de l’époque (Zola : Le Docteur Pascal). C’est un sujet difficile à aborder de par les questions d’éthique qu’il soulève. Flaubert est un écrivain naturaliste qui a à coeur de critiquer la société du 19ème siècle. Dans son roman, Madame Bovary, Flaubert nous montre une société de manipulateurs qui n’agissent que dans leurs propres intérêts, quitte à se détruire les uns les autres. Dans le passage étudié, Charles s’apprête à opérer Hippolyte d’un pied-bot pour regagner l’estime de sa femme, et ce alors qu’il n’est ni chirurgien ni médecin. A la lecture de ce texte, il sera intéressant de se demander comment ce texte naturaliste à prétention scientifique critique l’ambition. Afin de répondre à cette problématique, nous évoquerons tout d’abord la prétention scientifique de ce document, avant d’analyser le regard critique du narrateur. 

 

I) Un document à prétention scientifique

 

Dans ce texte, le champ lexical de la médecine prend une grande place: “le volume du docteur Duval“, “les équins, les varus et les valgus”, “la stréphocatopodie, la stréphendopodie et la stréphexopodie”, “la stréphypopodie et la stréphanopodie”, “se faire opérer”, “fallait couper le tendon d’Achille”, “muscle tibial antérieur”, “se débarrasser du varus”, “deux opérations”, “la ligature immédiate d’une artère”, “ouvrir un abcès”, “la première ablation de maxillaire supérieur”, “hôpitaux”, “un tas de charpie, des fils cirés, beaucoup de bandes, une pyramide de bandes”, “apothicaire” et “Le tendon était coupé, l’opération était finie”. Flaubert est bien documenté au niveau de la médecine, son frère et son père étaient des grands chirurgiens réputés. De plus, à travers le personnage de Charles, l’auteur veut nous montrer quelqu’un qui est conscient du sérieux et de la difficulté de la médecine: “tous les soirs, se prenant la tête entre les mains, il s’enfonçait dans cette lecture”. La médecine est valorisée dans cet extrait, mais malheureusement les personnages de ce roman ne la méritent pas.

 

II) Le regard critique du narrateur

 

M. Homais, le pharmacien est le personnage le moins valorisé dans le roman, il veut à tout prix organiser l’opération et en fait un spectacle: “M. Homais par toute sorte de raisonnements, exhortait le garçon d’auberge à se faire opérer” et “C’était M. Homais qui avait organisé dès le matin tous ces préparatifs, autant pour éblouir la multitude que pour s’illusionner lui-même”. Le fait qu’il s’illusionne lui même nous montre qu’il n’est pas à la hauteur de ce qu’il voudrait être. Il se prend pour le chef : “Allons, calme-toi, disait l’apothicaire”. Hippolyte, quant-à-lui, est le personnage autour duquel tout tourne. Le pharmacien et Charles ne lui laissent pas la parole : il est en position de victime car il subit l’action des autres personnages. Ensuite, on peut remarquer que le personnage d’Emma est l’instigatrice: “Emma, tout anxieuse, l’attendait sur la porte”. Elle est présentée comme manipulatrice, Charles lui obéit au doigt et à l’oeil. Après l’opération, elle semble s’intéresser pour la première fois à Charles et en oublie même son amant Rodolphe : “elle se trouvait heureuse de se rafraîchir dans un sentiment nouveau, plus sain, meilleur, enfin d’éprouver quelque tendresse pour ce pauvre garçon qui la chérissait. L’idée de Rodolphe, un moment, lui passa par la tête ; mais ses yeux se reportèrent sur Charles : elle remarqua même avec surprise qu’il n’avait point les dents vilaines”. On a l’impression qu’elle regarde son mari avec un oeil nouveau. Ce qui l’intéresse chez lui est son argent et son prestige. Enfin, Charles est un personnage qui veut bien faire: “et, tous les soirs, se prenant la tête entre les mains, il s’enfonçait dans cette lecture”. Il n’a pas confiance en lui et est inquiet : “il tremblait déjà, dans la peur d’attaquer quelque région importante qu’il ne connaissait pas”. Il est très amoureux d’Emma et ferait n’importe quelle bêtise pour elle: “La soirée fut charmante, pleine de causeries, de rêves en commun. Ils parlèrent de leur fortune future, d’améliorations à introduire dans leur ménage, il voyait sa considération s’étendant, son bien-être s’augmentant, sa femme l’aimant toujours”. Il est victime d’Emma, il se soumet toujours à ses caprices. Elle le modèle pour le rendre plus ambitieux, car c’est ce qu’elle recherche. Le couple se remet à faire des projets d’avenir qui seront contrariés par les suites opératoires désastreuses.

Ainsi, on a pu voir que dans ce texte naturaliste Flaubert critique l’ambition à travers des personnages qui ne sont pas dignes d’exercer la médecine.

La lettre du père d’Emma. Comment Flaubert montre-t-il l'égoïsme d’Emma à  travers un tableau réaliste de la province ?

2ème partie, chapitre 10

 

I) Le père Rouault, un personnage révélateur

a) Le provincialisme du père d’Emma

 

 Le provincialisme du père Rouault est montré de plusieurs façons, tout d’abord celui-ci leur offre toujours de la nourriture même si cela lui est toujours un sacrifice car il est soucieux avant tout du bien être de ses enfants. Il plante un prunier pour pouvoir faire des compotes pour sa petite fille qu’il n’a encore jamais vue. De plus, l’expression : “qui caquetait tout au travers comme une poule à demi cachée dans une haie d’épines” montre l’ironie du narrateur qui se moque des personnes de provinces comparées à des poules. Enfin, le père Rouault termine sa lettre par : “Je t’embrasse, ma fille” cela montre à quel rang social il appartient car un noble ne pourrait être aussi démonstratif. C’est une tradition paysanne bien ancrée dans les campagnes françaises de planter un arbre à la naissance d’un enfant. De plus nous apprenons que le père Rouault a fait beaucoup de fautes d’orthographe dans sa lettre ce qui montre que malgré le fait qu’il n’ait pas d’éducation, il n’a pas peur d'écrire des lettres à sa fille qu’il aime tant, comme le montre l’utilisation du verbe “s’enlacer” : “Les fautes d’orthographe s’y enlaçaient les unes aux autres”.

 

b) L’affection du père d’Emma

 

Dès la première phrase nous comprenons que le père Rouault est quelqu’un de très affectueux envers sa famille: “Le cadeau arrivait toujours avec une lettre.” L’adverbe toujours indique que les cadeaux sont fréquents. De plus la fin de la lettre est longue pour accentuer la tendresse du père Rouault pour sa famille, l’utilisation de mots comme  “mes chers enfants” montre qu’il considère son gendre comme son propre fils, “Je suis, avec bien des compliments, Votre tendre père”. Enfin la phrase : “On avait séché l’écriture avec les cendres du foyer” révèle que depuis toujours Emma vit dans un milieu plein d’affection mais elle semble insensible à l’amour des autres car elle est éternellement insatisfaite.

 

II) Une héroïne désenchantée

a) Les regrets

 

Emma se plonge dans ses souvenirs : “un peu de poussière grise glissa de la lettre sur sa robe”. Elle se plonge dans sa rêverie comme à son habitude : “et elle crut presque apercevoir son père se courbant vers l’âtre pour saisir les pincettes”. Emma est nostalgique de son adolescence alors qu’elle a tout pour être heureuse mais elle préfère rêver sa vie plutôt que la vivre : “Comme il y avait longtemps qu’elle n’était plus auprès de lui, sur l’escabeau, dans la cheminée, quand elle faisait brûler le bout d’un bâton à la grande flamme des joncs marins qui pétillaient !…”

 

b) L’égoïsme d’Emma

 

Nous trouvons l'égoïsme d’Emma pour la première fois quand son père lui dit: “Enfin, je ne sais pas quand j’irai vous voir. Ça m’est tellement difficile de quitter maintenant la maison, depuis que je suis seul, ma pauvre Emma !Et il y avait ici un entre les lignes, comme si le bonhomme eût laissé tomber sa plume pour rêver quelque temps.” Le père Rouault montre clairement que son âge avancé et ses problèmes de santé l’empêchent d’aller voir sa fille et il lui exprime qu’il est malheureux de cette situation : “ Il me fait deuil de ne pas connaître encore ma bien-aimée petite-fille Berthe Bovary.” Ce passage montre le tragique de ce que vit le père Rouault. Il exprime sa souffrance de ne pas pouvoir connaître sa petite fille. Malgré tous ses efforts et ses témoignages d’affection, Emma ne sent pas la nécessité d’aller voir son père qui l’aime tant. C’est là que nous voyons l'égoïsme d’Emma qui au lieu d’avoir de la compassion pour son père, éprouve de la nostalgie par rapport à son adolescence : “Elle resta quelques minutes à tenir entre ses doigts ce gros papier [...] Emma poursuivait la pensée douce”.  Dans le début de l’extrait, Emma coupe la corde reliant la lettre au panier ce qui fait allusion au fait qu’elle a coupé le lien entre elle et son père : “Emma coupa la corde qui la retenait au panier” .

Les rêves d’Emma et de Charles. Quelles visions de l’amour, Flaubert propose-t-il dans cet extrait de roman ?

Dans le chapitre 12 de la deuxième partie de "Madame Bovary", Flaubert contraste les rêveries romantiques d'Emma avec la vie familiale idéalisée par Charles, illustrant le fossé grandissant entre leurs mondes intérieurs.

 

I) Un idéal familial et paternaliste de Charles

 

a) Amour et préoccupation pour sa fille

 

Charles fait preuve d'une grande attention envers sa fille, “il croyait entendre l’haleine légère de son enfant”. Il est entièrement dévoué à son bien-être et à son avenir.

 

b) Projection d'une vie idéale pour sa fille

 

Charles imagine avec tendresse l'avenir de Berthe : “Il la voyait déjà revenant de l’école à la tombée du jour, toute rieuse, avec sa brassière tachée d’encre”. Il rêve d'un futur radieux pour elle.

 

c) Plans et aspirations pour Berthe

 

Charles envisage même l'avenir matrimonial de sa fille : “on lui trouverait un brave garçon”. Il se projette dans le rôle d'un père soucieux de l'éducation et du bonheur de sa fille.

 

II) Un idéal romanesque et déraisonnable d'Emma

 

a) Rêveries d'évasion

 

Emma, quant à elle, se perd dans des rêves romantiques : “Au galop de quatre chevaux, elle était emportée depuis huit jours vers un pays nouveau”. Elle aspire à une vie d'aventure, loin de la réalité.

 

b) Désir d'échapper à la maternité

 

Les rêveries d'Emma ne laissent aucune place à Berthe : “Mais l’enfant se mettait à tousser dans son berceau”. Sa fille apparaît comme un frein à ses désirs d'évasion et de passion.

 

c) Conflit entre rêve et réalité

 

Emma est en conflit constant entre ses aspirations romanesques et la réalité de sa vie de mère et d'épouse. Son désir de s'échapper de sa vie actuelle est exacerbé par la présence de sa fille, qui la ramène sans cesse à la réalité.

 

Conclusion :

 

Dans ce chapitre, Flaubert met en lumière les mondes intérieurs divergents de Charles et d'Emma. Tandis que Charles incarne l'idéal d'une vie familiale et paternelle attentionnée, Emma aspire à une existence romanesque et aventureuse, illustrant son incapacité à trouver la satisfaction dans sa vie conjugale et maternelle. Leur incompatibilité devient de plus en plus évidente, préfigurant les tensions et les tragédies futures de leur relation.

Le dialogue amoureux entre Emma et Rodolphe.  Comment Flaubert nous livre-t-il une réflexion sur l’impuissance du langage amoureux à travers le dialogue amoureux d’Emma et Rodolphe ?

Dans le chapitre 12 de la deuxième partie de "Madame Bovary", Flaubert explore la dynamique du dialogue amoureux entre Emma et Rodolphe, révélant les désillusions et les limites de l'expression de la passion.

 

I) Le dialogue amoureux

 

1. Le point de vue d’Emma

 

Emma exprime ses désirs et ses inquiétudes romantiques, souvent empreints d'une naïveté et d'une intensité démesurées : “— Quand minuit sonnera, disait-elle, tu penseras à moi !”. Ces exigences soulignent son manque de maturité et sa dépendance émotionnelle envers Rodolphe : “— M’aimes-tu ?”.

 

2. Le point de vue de Rodolphe

 

Rodolphe, de son côté, répond souvent de manière désinvolte ou moqueuse, révélant son manque de sérieux et son attitude cynique : “— Mais oui, je t’aime ! répondait-il. — Beaucoup ? — Certainement !”. Son attitude trahit un manque d'engagement et de sincérité envers Emma.

 

II) Une réflexion sur le langage amoureux

 

1. La monotonie de la passion

 

La passion, pour Rodolphe, est devenue monotone et dépourvue d'originalité, car elle se répète inlassablement : “Il s’était tant de fois entendu dire ces choses, qu’elles n’avaient pour lui rien d’original”. Cela souligne l'usure émotionnelle de Rodolphe face aux expressions répétées de l'amour.

 

2. L’impuissance du langage

 

Flaubert critique la superficialité du langage amoureux, qui peine à véritablement exprimer la profondeur et la complexité des sentiments : “comme si la plénitude de l’âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides”. Cette observation reflète la difficulté de communiquer authentiquement les émotions profondes.

 

Conclusion :

 

Dans cet extrait, Flaubert dépeint la relation entre Emma et Rodolphe comme un mélange d'aspirations romanesques irréalistes et de cynisme. Le dialogue amoureux révèle la naïveté d'Emma et le détachement de Rodolphe, illustrant le fossé entre leurs attentes et leurs réalités. Flaubert explore ainsi les limites de l'expression de la passion et la complexité des interactions humaines au sein d'une relation amoureuse.

La mort d'Emma. Comment Flaubert fait-il d'Emma une héroïne tragique ?

Dans le chapitre 11 de la troisième partie de "Madame Bovary", Gustave Flaubert peint le dénouement tragique d'Emma Bovary, personnifiant les thèmes de la désillusion, de la mort et de la fatalité.

 

I) La présence d’Emma dans cet extrait

 

a) Rêveries de Charles sur Emma

 

Charles, submergé par les souvenirs de sa femme, trouve un écho d'Emma en Rodolphe : “Charles se perdait en rêveries devant cette figure qu'elle avait tant aimée”. Il est incapable de haïr Rodolphe, car il voit en lui un reflet de son amour perdu pour Emma.

 

b) Souvenirs et souffrances de Charles

 

Charles idéalise Emma même à travers son amant, reflétant son amour inconditionnel et sa souffrance : “Il lui semblait revoir quelque chose d'elle”. Cette souffrance est renforcée par la présence de Rodolphe, qui rappelle à Charles son amour perdu.

 

II) La mort pathétique et sublime d'Emma

 

a) Désespoir et mélancolie de Charles

 

Charles, plongé dans une profonde mélancolie, se perd dans ses souvenirs et ses regrets, révélant sa solitude et sa douleur : “Charles suffoquait comme un adolescent sous les vagues effluves amoureux qui gonflaient son cœur chagrin”.

 

b) La mort mystérieuse de Charles

 

La mort de Charles est entourée de mystère : “Il tomba par terre. Il était mort”. Sa disparition semble être le résultat final de son chagrin et de son désespoir.

 

III) Un dénouement pessimiste

 

a) La douleur et le pardon de Charles

 

Charles pardonne à Rodolphe : “- Je ne vous en veux pas, dit-il - Non, je ne vous en veux plus !”. Cette scène souligne la grandeur d'âme de Charles et sa capacité à pardonner, même face à la trahison.

 

b) La réalisation amère de Charles

 

Charles prend conscience de la fatalité de sa vie : “- C'est la faute de la fatalité !”. Cette prise de conscience souligne le pessimisme de sa situation et de sa vie.

 

c) Le destin tragique de Berthe

 

La situation de Berthe, envoyée dans une filature de coton, souligne le destin tragique de la famille Bovary, victime des circonstances et de la société.

 

Conclusion :

 

Dans cet extrait, Flaubert clôt l'histoire de Charles et d'Emma sur une note tragique. La présence de Rodolphe et le destin de Berthe accentuent le pessimisme de l'histoire, tandis que la mort de Charles souligne l'ironie et la critique sociale de Flaubert. La disparition de Charles, pathétique et mystérieuse, reflète l'injustice et la cruauté du monde décrit par Flaubert.

La fin du roman. Comment cet excipit montre-t-il le pessimisme de Flaubert ?

Dans le chapitre 11 de la troisième partie de "Madame Bovary", Flaubert clôt l'histoire de Charles après la mort d'Emma, présentant une fin tragique et pessimiste qui reflète le désespoir et l'isolement du personnage.

 

I) La présence d’Emma dans cet excipit

 

a) Rêveries de Charles autour d'Emma

 

Charles, submergé par le souvenir d'Emma, trouve des réminiscences d'elle chez Rodolphe : “Charles se perdait en rêveries devant cette figure qu'elle avait tant aimée”. Il est incapable de ressentir de la colère envers lui, tant son amour pour Emma est fort.

 

b) Idéalisation et souffrance

 

Charles idéalise sa relation avec Emma et souffre de son absence : “Charles suffoquait comme un adolescent sous les vagues effluves amoureux qui gonflaient son cœur chagrin”. Sa douleur est exacerbée par la présence de Rodolphe.

 

II) Une mort pathétique et sublime

 

a) Désespoir et mélancolie

 

Charles est plongé dans une profonde mélancolie, rêvant d'Emma et incapable de se défaire de son souvenir : “Il lui semblait revoir quelque chose d'elle”. Sa solitude et sa tristesse sont omniprésentes.

 

b) Mort inexpliquée

 

La mort de Charles est entourée de mystère et d'incompréhension : “Il tomba par terre. Il était mort. Trente-six heures après... M. Canivet accourut. Il l'ouvrit et ne trouva rien”. Sa mort semble être le résultat de son chagrin profond.

 

III) Une fin pessimiste

 

a) Triomphe des personnages secondaires

 

Le triomphe d'Homais, “Il vient de recevoir la croix d'honneur”, contraste avec la chute tragique de Charles. Flaubert critique la société qui valorise l'apparence et l'ambition plutôt que la sincérité et l'intégrité.

 

b) Cruauté envers Charles

 

Flaubert montre une certaine cruauté envers Charles en le confrontant à Rodolphe, le rappelant constamment à la réalité de sa perte.

 

c) Tragédie de Berthe

 

La situation de Berthe, envoyée dans une filature de coton, souligne le destin tragique de la famille Bovary, victime des circonstances et de la société.

 

Conclusion :

 

Dans cet extrait, Flaubert clôt l'histoire de Charles sur une note tragique, illustrant la solitude et le désespoir du personnage après la mort d'Emma. La présence de Rodolphe et la fin de Berthe accentuent le pessimisme de l'histoire, tandis que le triomphe d'Homais souligne l'ironie et la critique sociale de Flaubert. La mort de Charles, pathétique et inexpliquée, reflète l'injustice et la cruauté du monde décrit par Flaubert.

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