Analyse de la Lettre du 4 février 1671 de Madame de Sévigné

Analyse de la Lettre du 4 février 1671 de Madame de Sévigné

I) L’éloge de la paresse

 

Dans cette lettre, madame de Sévigné nous fait tout d’abord part du sentiment de paresse qui s’est emparé d’elle. Elle décrit sa mauvaise humeur due à l’absence de sa fille qui la rend malade de chagrin. Cet état l’amène à s’isoler puisque qu’elle se cloître dans sa propre maison ; elle en vient même au point de modifier les pièces de son appartement pour éloigner tous les souvenirs de sa fille qui la paralysent. 

Elle écrit au présent car cet état léthargique est devenu permanent depuis le déménagement de sa fille. Cela se ressent également à travers la longueur des phrases qui témoigne du flot interminable de pensées qui l’assaillent. Ainsi cette lettre est empreinte d’une tonalité élégiaque comme dans un poème d’amour : “ce qui s’appelle poétiquement l’objet aimé”.

 

II) L’expression de la douleur

 

Dans la seconde partie de sa lettre, madame de Sévigné exprime sa douleur. D’ailleurs, la lettre est dominée par le registre pathétique avec la répétition de “hélas!” et les champs lexicaux de la douleur et de l’amour, ainsi que l’évocation de pensées suicidaires associées au champ lexical de la mort : “Toute votre chambre me tue”. Elle reproche à sa fille de la délaisser et quémande son amour et son attention, elle est dans la dépendance affective. Elle est centrée sur elle-même et ne questionne pas sa fille pour lui demander si elle est heureuse, elle ne pense qu’à son propre malheur. Ainsi sa fille n’est finalement qu’un moyen de combler un vide émotionnel. Pourtant, à travers l’évocation de souvenirs intimes auxquels on peut s’identifier, Mme de Sévigné parvient dans cette lettre  à donner une portée universelle à sa douleur.

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