Analyse des Caractères de La Bruyère, le portrait d'Acis

Analyse des Caractères de La Bruyère, le portrait d'Acis

Comment La Bruyère se sert-il du personnage d’Acis pour dénoncer la préciosité ?

 

I) Un vice de langage

a) L’obscurité du discours d’Acis 

 

“Que dites-vous ? Comment ? Je n’y suis pas ; vous plairait-il de recommencer ? J’y suis encore moins.” : cette série de questions fait penser qu’avant Acis a fait un discours incompréhensible et trop compliqué alors que ce qu’il voulait dire pouvait s’exprimer beaucoup plus simplement :  “Je devine enfin : vous voulez, Acis, me dire qu’il fait froid : que ne disiez-vous : « Il fait froid » ?” : le moraliste utilise l’ironie pour ridiculiser Acis qui voulait dire quelque chose de simple : il se moque de ses tournures de langage et donc de sa préciosité.

 

b) Une leçon de bien-dire 

 

“Vous voulez m’apprendre qu’il pleut ou qu’il neige ; dites : « Il pleut, il neige ». Vous me trouvez bon visage, et vous désirez de m’en féliciter ; dites : « Je vous trouve bon visage. »” : le moraliste lui apprend comment s’exprimer clairement pour être compris des autres : il lui apprend des sujets simples pour rendre Acis encore plus ridicule. Il veut aussi lui apprendre que le but du langage devrait être de communiquer en établissant un lien entre les interlocuteurs, et non créer une distance avec les autres et montrer tout ce qu'on connaît pour se placer en position de supériorité.

 

II) Acis est un personnage pédant

a) La réplique d’Acis est précieuse 

 

“de votre pompeux galimatias, de vos phrases embrouillées, et de vos grands mots qui ne signifient rien” : cette phrase définie la préciosité et représente Acis comme une caricature du personnage précieux qui en aurait tous les défauts : cela fait ressortir un comique de caractère.

 

b) La critique de la préciosité 

 

“les diseurs de phébus “ : cette expression qui désigne l’ensemble des précieux est négative pour démontrer que dire des mots complexes ne permet pas de montrer qu’on est plus intelligent, cela permet seulement de n'être compris de personne 

“une chose vous manque, c’est l’esprit” : le moraliste dit que la façon de parler des précieux ne font pas voir qu’ils ont de l’esprit et qu’embrouiller les autres les rend juste plus insupportables.

 

III) Savoir être honnête 

a) Un conseil d’ami

 

“ayez, si vous pouvez, un langage simple, et tel que l’ont ceux en qui vous ne trouvez aucun esprit “ : le moraliste donne le conseil a Acis de s’exprimer plus simplement, donc d'arrêter d'être précieux à l'extrême, car c’est ce qui fera que l’on appréciera plus sa compagnie : en effet quelqu’un qui sait communiquer clairement avec les autres est en général quelqu’un qui a vraiment de l’esprit. Le conseil qu’il lui donne est un rude, ses paroles envers Acis sont dures en général.

 

b) Savoir s’effacer

 

“Ne songez point à avoir de l’esprit, n’en ayez point, c’est votre rôle “ : le moraliste donne un conseil à Acis car pour être un bon ami il ne faut pas parler beaucoup, surtout de soi, mais savoir écouter et donc s’effacer : c’est une des caractéristiques qui différencie les honnêtes hommes des autres. En effet, au XVIIième siècle, l’idéal de l'honnête homme est un homme qui est moral et qui parle dans le but de se faire comprendre, le moraliste critique qu’à ce moment les courtisans puissent acheter des titres de noblesse alors que la noblesse n’est pas une question de richesse mais de grandeur morale. 


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