Montesquieu, Les lettres persanes, analyse de la lettre 74
Commentaire composé
I) Le genre épistolaire
Discours rapporté d’une rencontre qu’il a déjà vécue avec un dialogue rapporté. Il fait les questions et les réponses.
Début du texte au présent puis au passé : passé composé et passé simple (majorité) comme si tous les événements avaient étés rapides.
L1 : «Un homme de ma connaissance» donne un aspect de vérité à la lettre. Il remet la lettre dans son contexte.
Repère spatio temporel :”il y a quelques jours” : il reste très vague et lui permet de brouiller les pistes pour donner un semblant de réalité au lecteur.
Discours direct : il fait parler cette connaissance : cela donne de la vraisemblance à son récit.
L2-3 mise en contexte : « on se rend chez un seigneur » permet d’amorcer la lettre qui va suivre.
Il rapporte sa conversation avec sa connaissance.
II) Le regard de l’étranger
Il dénonce le seigneur français en le comparant aux seigneurs Persans (nous). Il reste très attaché à ses coutumes.
Puis il commence à interpeller le français en posant des questions sur les qualités du «grand seigneur». Grâce à son innocence, il montre au lecteur que la vie en Perse est différente et que les qualités requises varient également.
L5 ; il critique le seigneur français avec beaucoup de haine.
Une personne qui se croit supérieure ne l'intéresse pas du tout : il ne veut pas aller à sa rencontre. C’est un jeu d’orgueil : qui sera supérieur à l’autre ?
Le Persan reste courtois et se rend chez le seigneur malgré le sentiment de supériorité que le français voudrait lui imposer.
Dès que la description du seigneur français commence, elle est déjà péjorative : “je vis un petit homme si fier…”: il ne lui a pas encore parlé mais il voit déjà l’aspect hautain et dédaigneux du personnage.
«Petit homme mais qui prend une prise de tabac avec tant de hauteur» : il fait de l’humour car un petit homme n’est pas haut. Montesquieu se moque donc du seigneur Français en utilisant le regard innocent et candide d’Usbek. Absurdité : on ne peut «se moucher impitoyablement» : la puissance d’un homme ne se reflète pas dans la manière dont il se mouche. Il se moque de lui et sous entend que cet homme n’est puissant que lorsqu’il se mouche.
«Cracher est dans le naturel de ce noble Français», il se sent tellement supérieur qu’il crache naturellement sans se retenir.
L’homme témoigne plus d'intérêt pour les chiens que pour les humains : il caresse son chien avant de venir parler à Usbek.
“que je ne pouvais me lasser de l’admirer”: Le personnage est tellement absurde qu’Usbek est fasciné.
Il compare ce seigneur français à un seigneur Persan. De son point de vue de Persan, les manières d’agir de ce Français seraient caractérisées de “sottes” à la cour de Perse. Montesquieu compare donc les deux peuples pour décrédibiliser ce seigneur Français.
Il se compare à ce noble Français pour le critiquer : «il aurait fallu que je sois mauvais pour vivre comme ce Français». Ce Français insulte le peuple et les gens qui lui témoignent leur bienveillance ce qui souligne l’aspect tyrannique du personnage : même lorsqu’on le complimente, il reste hautain et méchant. On ne peut le satisfaire puisqu’il se sent extrêmement supérieur.
Comparaison des coutumes persanes avec les coutumes françaises : les persans n’ont pas besoin de faire passer leur supériorité par leur attitude, elle est largement visible à travers leurs biens et leurs richesses.
Usbek sait qu’il ne respectera pas ce seigneur français, il est trop mauvais et désagréable vis à vis de son peuple. Alors qu’en Perse, les seigneurs sont respectés, ils peuvent donc se montrer aimables envers leur population. Il montre la Perse comme le monde parfait : c’est une utopie qui montre que Montesquieu veut nous faire croire que la Perse est le pays parfait. Cela montre que pour les auteurs des lumières, l’orient est idéalisé et bien loin de la réalité que l’on connaît aujourd’hui.
Écrire commentaire