Explication linéaire de la fable de La Fontaine Le chat et le renard

Explication linéaire de la fable de La Fontaine Le chat et le renard

Premier mouvement : Une mise en scène digne de La Fontaine  

 

Situation initiale : deux personnages entreprennent un voyage

v1 “petits saints”, V2 “pèlerinage” : ironique puisque le chat et le renard sont des brigands de grands chemins (des voleurs et des assassins) : “Croquant mainte volaille, escroquant maint fromage”. Ils sont décrits de façon amusante “Deux francs patte-pelus” c’est-à-dire des hypocrites.

 

Deuxième mouvement : L’aventure on the Road (genre cinématographique des films qui déroulent sur les routes ; en littérature, on l’appelle le genre picaresque)  

 

Récit de voyage pendant lequel les personnages discutent et échangent leurs points de vue    : champ lexical de la discussion “dispute”

Les personnages s’emportent, ils n’ont pas le sens de la mesure, ce ne sont pas des honnêtes hommes au sens du XVIIème siècle (un homme qui garde son calme en toutes circonstances, et qui garde son honnêteté intellectuelle sans jamais s’énerver ou rabaisser les autres, c’est un homme d’honneur, qui reste toujours digne), ce sont des héros picaresques (comme Don Quichotte de la Mancha) qui font beaucoup de bruit pour rien.

La Fontaine aime l’art de la dispute qui permet le débat d’idées : “La dispute est d'un grand secours. Sans elle on dormirait toujours”

Le dialogue au discours direct rend la fable plus dynamique et apporte de la gaïté.

Le renard est prétentieux et se vante d’être le plus intelligent : “En sais-tu tant que moi? J'ai cent ruses au sac” V15

Jeu de mots autour de l’expression populaire “avoir plus d’un tour dans son sac.

élément perturbateur : “ Une meute apaisa la noise” V20 ils sont attaqués par des chiens

 

Troisième mouvement : L’action 

 

Le chat nargue le renard en le mettant au défi d’échapper aux chiens : “:« Fouille en ton sac, ami ; Cherche en ta cervelle matoise Un stratagème sûr ; pour moi, voici le mien. »“ V21 à 23

Le chat n’a qu’une seule ruse, celle de monter aux arbres “A ces mots, sur un arbre il grimpa bel et bien.”

Le renard si malin qu’il soit, n’arrive pas à trouver de solution : “ L'autre fit cent tours inutiles [...] deux chiens aux pieds agiles L'étranglèrent du premier bond.”

 

Dernier mouvement : la morale  

 

La morale est explicite dans les trois derniers vers et elle peut se lire à plusieurs niveaux. D’abord on comprend que mieux vaut avoir une seule compétence utile que savoir faire mille choses inutiles (“N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon.”) De plus, La Fontaine conseille la prise de décision rapide car trop penser provoque de la paralysie (“Le trop d'expédients peut gâter une affaire : On perd du temps au choix, on tente, on veut tout faire.”). Enfin La Fontaine critique implicitement dans cette fable les courtisans qui se vantent beaucoup pour se faire remarquer à la cour mais qui n’ont aucune compétence réelle et aucune qualité humaine, ce sont des Tartuffes (“C'étaient deux vrais tartufs”).


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