Houellebecq, La Carte et le territoire, analyse de l’incipit
Houellebecq, La Carte et le territoire, analyse de l’incipit
Cet incipit fait une satire du marché de l’art contemporain car il décrit l’image d’une industrie corrompue par l’argent et qui se désintéresse de l’art même.
Les deux personnages que Jed a peint sont tous deux représentés comme dévoyés. L’acheteur Damien Hirst vit dans le luxe est décrit comme étant quelqu’un “de sanguin et de lourd”, qui ne connaîtrait rien à l’art, tel un rustre ou un “fan de base d’Arsenal ”. Quant à Jeff Koons, il prend avantage de l’ignorance de son client par la ruse afin de lui vendre son œuvre à grand prix. Koons utilise une “rouerie ordinaire du technico-commercial”, le mot “ordinaire” montrant qu’une telle pratique est chose commune dans cette industrie. “Koons se levant de son siège, les bras lancés en avant dans un élan d’enthousiasme, comme s’il tentait de convaincre Hirst.” Finalement, cette phrase montre le côté commercial et trompeur de l’industrie artistique qui est motivée par l’argent.
Le personnage de Damien Hirst est représenté comme un homme opulent et à la fois grotesque. Il porte un luxueux costume noir qui contraste avec la grossiereté de son visage “rougeaud et morose”. Ce personnage a deux facettes, l’une brutale, sanguine (champ lexical du rouge), cynique et hautaine du fait de ses richesses, et l’une artistique et intéressée, bien que riche. Finalement, ce riche acheteur comporte de nombreuses caractéristiques de l’homme de classe moyenne qui ne s’associe pas à l'art contemporain. Hirst est en train de boire une bière Budweiser, a un visage rougeaud et morose et se tasse sur lui-même. Ces caractéristiques le décrivent comme un homme grossier, alcoolique, violent et ignorant, tel un “supporter d’Arsenal”, ce qui contraste avec l’opulence et la classe que requiert sa position d’amateur d’art (dans les deux sens du terme). En conclusion, Damien Hirst est un personnage simple et facile à peindre pour Jed,
Quant à Jeff Koons, il est décrit comme un personnage plus compliqué et plus difficile à saisir. Il essaye de vendre son œuvre à Damien Hirst mais ses vrais intentions ne sont pas clairement montrées. Il est comme double, un côté utilisant la ruse commerciale afin de vendre son œuvre pour faire fortune, et l’autre, un artiste passionné qui vit de manière austère qui crée pour le plaisir. Cette contradiction des deux personnalités rend le personnage de Jeff Koon bien plus sophistiqué que le simple Damien Hirst, ce qui donne à Jed bien du tourment pour peindre son expression sur son tableau.
Le discours indirect libre utilisé ici permet d’avoir accès aux pensées du personnage principal par le biais du narrateur omniscient.
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