Le Rouge et le noir de Stendhal, L’entrée dans le monde, Livre II, chapitre 2

Le Rouge et le noir de Stendhal, L’entrée dans le monde, Livre II, chapitre 2 De «Je vous rends votre liberté pour deux jours» à «ce que le marquis de La Mole vient de faire pour moi»

I) Un changement de destin

 

Nous pouvons voir un changement de destin pour Julien grâce aux différents personnages dans cette scène. Nous avons le personnage de l'abbé qui semble douter et craindre l’avenir de Julien : “Si vous dites un mot, ils trouveront le secret de se moquer de vous.” Puis il y a aussi le personnage du Marquis de La Mole qui veut aider Julien à entrer dans le monde : “M. de Rênal se serait cru déshonoré à jamais dans la centième partie de ce que le marquis de La Mole vient de faire pour moi.” De plus, nous pouvons voir que l’attitude des deux hommes est très différente, l'abbé se place en figure d’autorité paternelle et donne des ordres à Julien : “Après-demain matin, ce tailleur vous portera deux habits ; vous donnerez cinq francs au garçon qui vous les essaiera”, tandis que le Marquis est généreux et n’aime pas commander, “c'est un homme actif qui prévoit tout, et qui aime mieux faire que commander.” 

Le changement de destin dans cette scène est aussi relevé grâce à l’opposition entre Paris et la province. Nous pouvons voir que le narrateur emploie de l’ironie pour souligner la différence entre la province et Paris : “le bon abbé était trop provincial lui-même pour voir que Julien avait encore cette démarche des épaules, qui en province est à la fois élégance et importance.” Cette différence souligne donc une opposition entre les deux hommes qui souhaitent aider Julien. 

 

II) Les premières leçons parisiennes

 

Julien apprend ses premières leçons parisiennes dans cet extrait. Nous pouvons tout d’abord voir que l’abbé dit à Julien de se méfier de ces “Parisiens-là”, expression qui est péjorative. Cette méfiance et cette crainte de l'abbé sont confirmées quelques paragraphes plus bas, lorsque Julien se fait voler sa montre à Paris, “Mais en se séparant de ce libéral, qui, les larmes aux yeux, le serrait presque dans ses bras, Julien n'avait plus de montre.” Encore une fois, le narrateur emploie de l’ironie pour se moquer du personnage de Julien, qui est un jeune homme naïf et nouveau à Paris. Nous pouvons aussi voir qu'à Paris, l’apparence est très importante et très valorisée, comme nous le dit le marquis de la Mole, “prenez encore vingt-deux chemises.” A la fin de cet extrait, Julien est épaté par ce que le marquis de la Mole lui montre, le jardin immense et la bibliothèque magnifique avec des beaux livres. Mais cette idée de Paris que se fait Julien est superficielle, car en réalité, Paris est une ville remplie d'escrocs et de pièges. Nous pouvons donc voir grâce à cela que nous sommes dans un roman d’apprentissage, ce qui laisse imaginer que Julien devra surmonter de nombreuses épreuves en raison de sa trop grande naïveté. 

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