Commentaire composé sur Cinna de Corneille acte V scène 3

Commentaire composé sur Cinna de Corneille acte V scène 3

I – Un dénouement qui se fait par la clémence

 

Ce dénouement est l’occasion pour Auguste de pardonner aux conjurés. Cette clémence se manifeste par des récompenses attribuées à ses anciens amis. Tout d’abord, il redonne à Cinna sa confiance en lui accordant une charge politique : “Reçois le consulat pour la prochaine année”. Ensuite, il offre à Maxime une seconde chance en lui rendant le poste qu’il occupait avant la conjuration: “Reprends auprès de moi ta place accoutumée ; Rentre dans ton crédit et dans ta renommée”. Ainsi lave leur honneur et pardonne à tous les conjurés, quel que soit le degré de leur trahison (“Qu'Euphorbe de tous trois ait sa grâce à son tour”).  Il donne ensuite des conseils à Émilie d’une façon paternelle (“Aime Cinna, ma fille, en cet illustre rang, Préfères-en la pourpre à celle de mon sang” ) car bien qu’il ait le même âge que les conjurés, il se positionne en père de la nation et condamne la violence. 

L'affection survit à la trahison : “Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler ;

Je t'en avais comblé, je t'en veux accabler”. Il veut le bonheur de ses amis et organise le mariage de Cinna et Emilie : “Et que demain l'hymen couronne leur amour. Si tu l'aimes encor, ce sera ton supplice.”

 

II – L'empereur triomphant

 

L’empereur triomphe des conjurés mais sa plus grand victoire est celle qu’il remporte sur lui-même en triomphant de ses passions lorsqu’il renonce à la vengeance : “Je suis maître de moi comme de l'univers”; “Je triomphe aujourd'hui du plus juste courroux”. Ce dénouement de tragédie est original car le spectateur s’attend à un final sanglant, mais en faisant preuve de clémence, le personnage d’Auguste remporte une victoire sur le tragique, évitant la mort à tous les personnages.

 

III – Quel sens donner à la clémence ?

 

La clémence est une vertu qui consiste à adopter une attitude de pardon en toutes circonstances : “Apprends sur mon exemple à vaincre ta colère”. Cependant, on peut se demander si Auguste est clément par bonté ou par stratégie politique. En effet, il vaut mieux avoir des amis que des ennemis, surtout lorsqu’on est empereur. Beaucoup d’empereurs romains sont morts assassinés, ce qui l’a surement poussé à réfléchir sur la meilleure façon d’exercer le pouvoir pour mieux le conserver.

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