Commentaire composé sur Le mendiant de Victor Hugo dans Les Contemplations
Comment Victor Hugo transforme-t-il le mendiant en ermite ?
v1 : «Un pauvre homme passait dans le givre et le vent» : La situation du mendiant est aggravée par les conditions climatiques.
v6 : «C'était le vieux» : Aggrave le côté pathétique du mendiant.
v6-7 «qui vit dans une niche au bas De la montée» : “niche” montre que le mendiant est considéré comme un animal, il vit comme un chien. “au bas De la montée” Pour aller à un endroit, il doit monter. Sachant qu’il est vieux. Aggrave le côté pathétique car il a une difficulté supplémentaire.
«et rêve, attendant, solitaire» : “Solitaire”, triste car il vit seul mais cela montre que c’est un ermite et qu’il peut consacrer sa vie à la prière. “attendant” montre qu’il est patient et attend son sort sans se rebeller.
«Tendant les mains pour l'homme et les joignant pour Dieu» indique qu’il attend de l’aide des hommes et de Dieu. Il n’y a pas de colère en lui.
« Je me nomme Le pauvre» : Rejet mettant en valeur “Le pauvre”. Il n’a pas de nom et donc il est qualifié par son statut de pauvreté. La misère lui a enlevé son identité.
«brave homme» : Il est présenté comme une personne courageuse, admirable.
«grelottait de froid / Vos habits sont mouillés» : Cela montre la souffrance.
«Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu,» : Le manteau symbolise prophétiquement le cadavre du mendiant car il est mangé par les vers. Il est tellement sale qu’on ne voit plus sa couleur bleue.
«Étalé largement sur la chaude fournaise» : La chaude fournaise représente l’amour que Hugo lui donne en lui ouvrant sa porte et aussi le feu du Saint-Esprit qui brûle en Hugo et aussi dans cet ermite et c’est cela qui permet la transformation du manteau en constellation, donc c’est une représentation du Ciel sur la terre.
«Piqué de mille trous par la lueur de braise» : Renforce le pathétique. Ce n’est plus un manteau, il est couvert de trous, il ne doit plus tenir chaud ni protéger le mendiant.
«semblait un ciel noir étoilé » : Le manteau est tellement couvert de saleté et de trous, qu’il est comparé à un ciel noir étoilé. Le ciel représentant le manteau et les étoiles les trous laissant passer la lumières. Victor Hugo, grâce à la poésie, arrive à transformer ce manteau de misère en un vêtement magnifique. C’est le pouvoir de la poésie.
«haillon désolé» : ce qui est désolé c’est le mendiant, c’est donc une métonymie.
«D'où ruisselait la pluie et l'eau des fondrières» : condition misérable et pathétique du mendiant.
«cet homme était plein de prières,» : C’est un ermite qui a une vie de foi donc il est admirable.
«sourd à ce que nous disions» : Il est entré en méditation.
«Sa bure où je voyais des constellations» : La bure est l’habit du moine. Cet homme n’est sûrement pas vêtu d’une véritable bure, mais cela révèle que Victor Hugo le voit comme un saint (celui qui est parfait aux yeux de Dieu). Les constellations reprennent l’image du manteau car c’est comme si cet homme ne vivait déjà plus sur terre, il est mort dans la société mais il est au ciel avec Dieu dans la communion des Saints dont il fait partie.
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Jacques (mardi, 14 décembre 2021 15:05)
"haillon désolé" est plus une hypallage qu'une métonymie; "d'où ruisselait la pluie et l'eau des fondrières" : le verbe au singulier montre l'hyperbate; "cet homme était plein de prières", je cherche le nom de cette figure...
tmèse, zeugma, hendiadys... Y a quelque chose, mais je ne sais pas encore quelle figure...