Commentaire composé sur la fin de Bel-Ami de Maupassant, Le mariage

Commentaire composé sur Bel-Ami de Maupassant, Le mariage, la fin du roman

Introduction

 

Guy de Maupassant, figure emblématique du réalisme littéraire français, nous offre dans "Bel-Ami" une peinture saisissante de la société parisienne de la fin du XIXe siècle. À travers le parcours de Georges Duroy, surnommé Bel-Ami, l'auteur explore les thèmes de l'ambition, de la manipulation et de la moralité dans un monde où le pouvoir et la réussite sociale sont étroitement liés. Les deux dernières pages du roman, centrées sur le mariage de Bel-Ami avec la fille de son ancienne maîtresse, ne sont pas seulement le point culminant de son ascension sociale, mais symbolisent également un véritable sacre. Cet excipit, ouvrant sur une suite que l'on peut imaginer, est riche en significations et en ironie.

 

I. Le sacre de Bel-Ami

1. Les procédés stylistiques

 

Maupassant utilise une métaphore filée pour présenter Bel-Ami comme un roi. L'expression "affolé de joie" et la comparaison avec "un roi qu'un peuple venait acclamer" illustrent cette idée. Cette métaphore est préparée par les jeux de mots sur son nom "Georges Du Roy". La sortie de l'église est décrite comme une procession royale, où la foule immense, comparée à une masse, existe uniquement en relation avec Bel-Ami. Elle est là pour l'acclamer, soulignant ainsi son ascension et sa séparation d'avec la foule, contrairement à l'incipit où il en faisait partie. L'ambition de Bel-Ami pour le Palais Bourbon est soulignée par la répétition du mot "portique", évoquant l'image d'un temple ou d'un triomphe d'empereur romain, symbolisant son apothéose.

 

2. Le roi du passage

 

Georges Du Roy est le centre structurant du passage. Tout est organisé autour de lui, et son nom est constamment répété, soulignant sa position centrale. Le discours direct ou indirect libre "pour lui" met en avant son orgueil et son autosatisfaction. La mention du soleil symbolise sa victoire totale et l'image radieuse de son avenir.

 

II. Un texte ironique

1. Les sentiments du personnage

 

Au début de l'extrait, Georges Du Roy est submergé par l'émotion et le triomphe, balbutiant des mots sans signification. Cependant, il retrouve rapidement ses esprits, notamment lorsqu'il voit Mme de Marelle, montrant sa capacité à reprendre le contrôle et à maîtriser la situation.

 

2. Le comportement dissocié de Bel-Ami

 

Bel-Ami réussit grâce à sa capacité à s'adapter à l'hypocrisie ambiante. Il y a une dissociation entre son comportement et ses pensées, notamment dans l'utilisation du champ lexical religieux, contrastant avec l'absence de valeurs morales. Ses souvenirs de sa maîtresse pendant son mariage montrent une certaine débauche, se terminant sur une évocation du "lit".

 

3. Hypocrisie bourgeoise

 

La mariée, Suzanne, est presque absente du texte, remplacée par la maîtresse, Mme de Marelle. Suzanne est réduite à un objet, tandis que le premier terme d'amour de Bel-Ami est pour Mme de Marelle. Cette situation révèle l'hypocrisie bourgeoise et la superficialité des relations.

 

III. Caractérisation de cette fin de roman

1. Une fin cyclique

 

La fin du roman donne l'impression que Bel-Ami n'a pas changé intérieurement. Il semble prêt à recommencer ses relations avec Mme de Marelle et à séduire d'autres femmes utiles à son ascension.

 

2. Une fin ouverte

 

La fin est ouverte et dynamique, laissant présager un succès futur pour Bel-Ami, notamment dans sa carrière politique. La distance entre l'église de la Madeleine et le Palais-Bourbon symbolise ses ambitions futures.

 

Conclusion

 

L'excipit de "Bel-Ami" est un texte riche en ironie, où Maupassant critique la société de son époque à travers le personnage de Georges Duroy. Ce héros détestable est le reflet d'une société où les valeurs morales sont souvent sacrifiées au profit de l'ambition et du succès. Maupassant nous laisse ainsi avec une image puissante de la société de la fin du XIXe siècle, où les héros ne sont pas toujours ceux que l'on voudrait admirer.

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