Commentaire composé sur Bel-Ami de Maupassant, Le mariage, la fin du roman
I) Le sacre de Bel-Ami
Le discours fait par l'évêque au mariage de Bel-ami ressemble plus à un sacre de la réussite sociale de ce dernier, il y a une accumulation pour montrer sa soi-disant grandeur. De plus les évêques sont ceux qui sacrent les rois, on peut aussi voir un jeu de mot avec le nom de “George Duroy” : “L'évêque déclamait : "Vous êtes parmi les heureux de la terre, parmi les plus riches et les plus respectés.”
On retrouve encore une accumulation, qui suggère le fait que le peuple ne peut penser qu’à travers ses articles. Or rappelons le ce n’est pas lui qui écrivait ses articles au départ : “Vous, monsieur, que votre talent élève au-dessus des autres, vous qui écrivez, qui enseignez, qui conseillez, qui dirigez le peuple, vous avez une belle mission à remplir, un bel exemple à donner..."”
George Duroy se sent intronisé et investi d’un pouvoir divin : “Un prélat de l'Église romaine lui parlait ainsi, à lui.”
Il vit son mariage comme un roi qui vient saluer la foule au balcon : “Et il sentait, derrière son dos, une foule, une foule illustre venue pour lui.”
George Duroy il se sent tout puissant : “Il lui semblait qu'une force le poussait, le soulevait”.
“Tantôt elles jetaient des clameurs prolongées, énormes, enflées comme des vagues, si sonores et si puissantes, qu'il semblait qu'elles dussent soulever et faire sauter le toit pour se répandre dans le ciel bleu” : la cérémonie est disproportionnée pour un mariage. Tout est excessif.
“Georges, affolé de joie, se croyait un roi qu'un peuple venait acclamer” : Il y a une mise en scène du sacre, le mariage est très théâtral.
“Elle était pleine de monde, car chacun avait regagné sa place, afin de les voir passer ensemble.”: ce mariage est une parade. Les invités de ce mariage sont remplacés par des “spectateurs” dans l’esprit de Duroy.
II) L’ironie
Maupassant se moque de son personnage et utilise l’ironie. Duroy est dépeint comme étant un personnage ridicule qui a soif de succès et préfère sacrifier un amour profond et réciproque pour s’élever un peu plus dans la société : “Du Roy l'écoutait, ivre d'orgueil.”
George Duroy se sent intronisé et investi d’un pouvoir divin : “Un prélat de l'Église romaine lui parlait ainsi, à lui.”
Grâce au discours indirect libre, on voit que Maupassant pose un regard très critique sur son personnage qui se prend pour un roi alors qu’il n’est qu’un escroc au comportement immoral : “Un prélat de l'Église romaine lui parlait ainsi, à lui.”
Le narrateur montre grâce au discours indirect libre que Georges oublie sa femme qui est complètement absente de ses pensées : “Et il sentait, derrière son dos, une foule, une foule illustre venue pour lui.”
De plus Maupassant à travers Duroy montre que pour les parisiens, être un paysan est honteux et pitoyable : “Il devenait un des maîtres de la terre, lui, lui, le fils des deux pauvres paysans de Canteleu.”
“Il allait maintenant leur en envoyer cinquante mille ; et ils achèteraient un petit bien. Ils seraient contents, heureux.”: Duroy se prend pour un bienfaiteur mais il ne fait que donner l’argent des autres (héritage et dot).
“L'encens répandait une odeur fine de benjoin, et sur l'autel le sacrifice divin s'accomplissait ; l'Homme-Dieu, à l'appel de son prêtre, descendait sur la terre pour consacrer le triomphe du baron Georges Du Roy. Bel-Ami, à genoux à côté de Suzanne, avait baissé le front” : Maupassant tourne la religion en ridicule en même temps que son personnage.
“Il se sentait en ce moment presque croyant, presque religieux, plein de reconnaissance pour la divinité qui l'avait ainsi favorisé, qui le traitait avec ces égards” : Duroy a une attitude très enfantine vis-à-vis de la religion.
“Georges pensait : "Quelle charmante maîtresse, tout de même"” : Grâce au discours indirect libre le narrateur nous fait comprendre que Duroy n’a aucun sentiment ni aucun égard pour sa femme car il ne pense jamais que cette dernière est jolie cependant il le pense pour sa maîtresse en plein milieu de la cérémonie.
On comprend donc que ce n’est pas un mariage d’amour, le personnage est juste intéressé par la fortune de la famille de sa femme.
“Et lui-même il la serrait, cette petite main, comme pour dire : " Je t'aime toujours, je suis à toi ! "”: Le discours indirect libre permet de comprendre qu’il aime sincèrement Madame de Marelle mais pas assez pour renoncer à un mariage d’argent.
III) Une fin ouverte
“Soudain il aperçut Mme de Marelle [...] lui fit passer dans le sang le désir brusque de la reprendre.” : Duroy juste après avoir prononcé ses voeux dans l’église blasphème en se remémorant ses amours torrides avec Madame de Marelle. On comprend donc que Duroy n’a pas du tout l'intention d’arrêter sa relation avec elle et qu’après le mariage il compte la revoir.
“Il la reçut dans la sienne et la garda.”: Même à l’intérieur de l’église Duroy touche sa maîtresse d’une façon coupable. De plus le verbe “garder” envoie le signal du fait qu’il va la conserver comme maîtresse.
“la douce pression qui pardonne et reprend”: Madame de Marelle lui pardonne donc d’en épouser une autre et compte bien elle aussi poursuivre sa relation adultère avec Duroy. Malgré son comportement de goujat tout le monde lui pardonne tout.
“Alors il sentit l'appel discret de ses doigts de femme”: Il ressent sa réponse sexy.
“Elle murmura de sa voix gracieuse : "A bientôt, monsieur. "” : Les personnage nous donnent la certitude qu’il vont se revoir.
“Et il lui sembla qu'il allait faire un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais-Bourbon”: On comprend clairement les intentions de George Duroy du pourquoi au final il a épousé Suzanne.
“yeux éblouis par l'éclatant soleil flottait l'image de Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit”: Le roman se termine sur une image de Madame de Marelle après l’amour. On peut donc affirmer que cette fin n’en n’est pas une.
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