Commentaire composé de la fable de La Fontaine La cigale et la fourmi
Introduction
La fable "La Cigale et la Fourmi" de Jean de La Fontaine est un classique de la littérature française, connue pour sa simplicité narrative et sa profondeur morale. À travers l'histoire de deux insectes aux comportements opposés, La Fontaine explore des thèmes universels tels que la prévoyance, la responsabilité et la charité. Nous allons analyser la construction de cette fable et les morales qu'elle véhicule.
I) La construction de la fable
1. Le schéma actantiel
La fable débute par une situation initiale qui présente la cigale en difficulté : “La Cigale, ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue :”. Ce début met en place le personnage principal et annonce une problématique à résoudre. La pauvreté de la cigale est soulignée par “Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau.”, introduisant la première péripétie.
La cigale, en quête de secours, se tourne vers la fourmi : “Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle.” Ce passage marque la première péripétie et l'introduction du dialogue, élément crucial dans les contes et fables. La réponse de la fourmi, “Que faisiez-vous au temps chaud ? [...] - Vous chantiez ? j'en suis fort aise. Eh bien ! dansez maintenant.”, révèle son refus d'aider et sa moquerie, faisant écho à l'expression populaire “danser devant le buffet”.
2. La gaieté
La fable s'ouvre sur un cadre joyeux : “La Cigale, ayant chanté Tout l'été,”. Cette gaieté est renforcée par l'hétérométrie, qui captive le lecteur. Le dialogue, notamment dans “Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'Oût, foi d'animal, Intérêt et principal.”, apporte du mouvement et de la légèreté au récit. La fin de la fable maintient ce rythme soutenu, donnant une illusion de gaieté malgré le sort malheureux de la cigale.
II) Une double morale
1. La première morale
La situation de la cigale illustre la première morale : “La Cigale, ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue :”. Cette partie de la fable enseigne la nécessité de la prévoyance et des dangers de l'insouciance. La cigale, sans ressources, “Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau.”, symbolise les conséquences de l'imprévoyance. Sa démarche auprès de la fourmi, “Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle.”, montre la dépendance et la vulnérabilité qui résultent du manque de préparation.
2. La deuxième morale
La deuxième morale se dévoile dans l'interaction entre la cigale et la fourmi. La demande de la cigale, “Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle.”, évoque la notion de charité, un principe chrétien fondamental. La réaction de la fourmi, “La Fourmi n'est pas prêteuse : C'est là son moindre défaut.”, met en lumière son avarice et son manque de charité. La Fontaine critique ici non seulement l'avarice mais aussi l'absence de compassion, soulignant les conséquences morales et spirituelles de ces défauts.
Conclusion
"La Cigale et la Fourmi" est une fable riche en enseignements. La Fontaine utilise une structure narrative simple mais efficace pour délivrer des morales profondes sur la prévoyance, la responsabilité et la charité. La cigale, symbole de l'insouciance, et la fourmi, représentant l'avarice et le manque de compassion, incarnent des leçons de vie intemporelles. Cette fable, par sa construction et ses morales, continue de résonner avec les lecteurs de toutes générations.
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