Commentaire composé sur Le Front de Maurice Scève

Commentaire composé sur Le Front de Maurice Scève

Situation du poème

 

Ce blason est inspiré par l'humanisme car Maurice Scève met en lien le front avec l’humanisme, révolution mentale qui met l'homme au centre des préoccupations humaines alors qu'auparavant, elle y mettait Dieu.  

 

Il célèbre la beauté du corps humain, mais surtout la puissance de l'esprit humain. Le front représente ici le siège de la volonté, de la connaissance, de l'inventivité. Ces facultés permettent à l'humain d'être maître de son propre destin.

 

La beauté de la femme doit être mise en relation avec la beauté de l'univers tout entier. La femme aimée est un microcosme qui est lié au macrocosme qui l'entoure. 

 

I. Le front, siège de la volonté, de l'intelligence et des connaissances

 

A la Renaissance, le front est la partie noble du visage car c’est le siège de la volonté, de l'intelligence et des connaissances qui correspondent aux préoccupations humanistes : (vers 11-12) « engin » qui signifie que c’est un esprit inventif et « savoir » qui signifie qu’il anime le corps en fonction de sa volonté.

De fait, dès le vers 1 « large et haut » montre le signe de l'intelligence de la femme aimée et de la beauté du corps qui était une idée grecque : « Le corps est le miroir de l'esprit ». 

 

La volonté est symbolisé par deux enjambements successifs au vers 3 à 5 qui impulsent une amplification traduisant la force de la volonté. Le rythme mimétique correspondent ici à la conception dualiste du corps humain car l'homme est constitué de deux entités : le corps et l’esprit.

L’intelligence est régulièrement expliquer par des synonime comme : « Savoir » « Engin ». “Engin” vient du latin ingénium qui signifie le talent, savoir. Au vers 12, l’intelligence est renforcé par l'adjectif indéfini « tout » et le verbe « abonder » pour insister sur les connaissances et montrer l’intelligence totale. 

 

Maurice Scève utilise une rime avec lire et écrire aux vers 15-16 pour continuer d'insister sur le savoir 

 

Le front est ici présenté de manière élogieuse avec une énumération d'adjectifs présentés deux par deux comme par exemple « large et haut », « patent et ouvert », « plat et uni », « clair et serein ». L’éloge était très utilisé lors de la période humaniste.

 

II. Le front symbole de la femme aimée

 

Les différentes parties du corps de la femme sont évoquées en commençant par le front (vers 1), les cheveux (vers 2), le corps (vers 3-6), l'œil (vers 7-10), et à nouveau le front (vers 11-18).

L’anaphore du mot « front » aux vers 1, 3, 11, 13, et 15 et au vers 17 où le poète utilise “Ô”  pour s'adresse directement au front.

Avec l’absence de déterminent pour le mot « front » le poète donne une vie indépendante au front, qui semble représenter toute la femme aimée.

Le « front » est une métonymie de la femme aimée. Maurice Scève fait des énumérations et des accumulations de toutes les caractéristiques de la femme avec des adjectifs mélioratifs présentés souvent par doublets.  

 

Le procédé de l'éloge est utilisé avec le principe de litanie. Le poète célèbre la noblesse de cette partie noble du visage. Maurice Scève montre l’admiration qu’il a envers les femmes en utilisant le front : « front révéré ». 

 

La même métrique est régulière car le poème est écrit en décasyllabes qui sont le plus souvent scindés à la 4ème syllabe. Sauf au vers 17 qui permet de mettre en relief un court groupe initial. Au vers 17 on observe une variation avec une rupture du rythme qui produit un effet saisissant mettant en relief l’apostrophe du front. 

 

En faisant des rimes suivies cela permet de mettre en relation de manière plus nette et frappante les mots à la rime comme : “Harmonie sonore”, “sémantique”, “visuelle”

Au vers 1 et 2 il y a une antithèse avec “ouvert” et “couvert” qui célèbre la beauté du front et des cheveux qui le couronnent. 

 

L’utilisation des mots firmament et mouvement aux vers 3 et 4 montre que l’un et l’autre évoquent l’univers tout entier qui correspond donc à un microcosme à l'image de sa bien-aimée, elle-même à l’image de l’univers. Maurice Scève décrit l’oeil pour signifier qu’il correspond au Soleil et aussi pour mettre en lien le microcosme qui correspond à l’oeil et le macrocosme qui correspond au Soleil. 

 

Le poème se termine par une hyperbole en expliquant que le front détermine la vie ou la mort du poète : “Ô front, tu es une table d'attente / Où ma vie est, et ma mort très-patente !”   

 

 

En conclusion, dans ce blason Maurice Scève s’est imprégné de l’humanisme car il célèbre le corps humain avec le front. Mais il fait aussi l’éloge de l’intelligence et du savoir de la femme.

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Belin-Lapart (lundi, 18 octobre 2021 19:51)

    Merci, vous m'avez aidé pour mon devoir de Français.