Analyse de 14,99 € de Frédéric Beigbeder, chapitre 2

Analyse de 14,99 € de Frédéric Beigbeder, chapitre 2

Photo by Cris Ovalle on Unsplash
Photo by Cris Ovalle on Unsplash

Comment ce texte propose-t-il une vision cynique de la société ?

 

Cet autoportrait est surprenant car le locuteur se présente lui-même comme un salaud. Le langage familier souligne le manque de respect que le personnage éprouve envers la société : « cette voiture ressemble à un suppositoire géant, ce qui s’avère pratique pour enculer la Terre ». Le langage publicitaire semble superficiel. Le narrateur donne une vision choquante de la publicité présentée comme un outil visant à manipuler les gens (ce qu’elle est effectivement) sous un jour très cruel puisque son fonctionnement repose sur la frustration perpétuelle des consommateurs : « pour créer des besoins, il faut attiser la jalousie, la douleur, l’inassouvissement : telles sont mes munitions ». Le mot « munitions » qui renvoie à la guerre montre que les publicitaires sont sans pitié envers les consommateurs, ce qui est repris par l’expression au présent de vérité générale : « L’hédonisme n’est pas un humanisme ». La société de consommation est une machine à faire du « cash-flow » en maintenant les gens dans le malheur : « Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomme pas ». Au-delà de la provocation, ce texte a donc une portée philosophique et vise à nous faire réfléchir à nos habitudes de consommation, pour ne pas se faire « enculer » par les publicitaires qui mènent la danse « J’ai trois vogues d’avance » : référence au grand magazine Vogue qui fait la pluie et le beau temps en matière de mode et jeu de mots avec l’expression être en avance d’une vague.

Écrire commentaire

Commentaires: 0