Analyse de 14,99 € de Frédéric Beigbeder, chapitre 2

Comment ce texte propose-t-il une vision cynique de la société ?
Cet autoportrait est surprenant car le locuteur se présente lui-même comme un salaud. Le langage familier souligne le manque de respect que le personnage éprouve envers la société : « cette
voiture ressemble à un suppositoire géant, ce qui s’avère pratique pour enculer la Terre ». Le langage publicitaire semble superficiel. Le narrateur donne une vision choquante de la
publicité présentée comme un outil visant à manipuler les gens (ce qu’elle est effectivement) sous un jour très cruel puisque son fonctionnement repose sur la frustration perpétuelle des
consommateurs : « pour créer des besoins, il faut attiser la jalousie, la douleur, l’inassouvissement : telles sont mes munitions ». Le mot « munitions » qui renvoie à la
guerre montre que les publicitaires sont sans pitié envers les consommateurs, ce qui est repris par l’expression au présent de vérité générale : « L’hédonisme n’est pas un humanisme ».
La société de consommation est une machine à faire du « cash-flow » en maintenant les gens dans le malheur : « Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les
gens heureux ne consomme pas ». Au-delà de la provocation, ce texte a donc une portée philosophique et vise à nous faire réfléchir à nos habitudes de consommation, pour ne pas se faire
« enculer » par les publicitaires qui mènent la danse « J’ai trois vogues d’avance » : référence au grand magazine Vogue qui fait la pluie et le beau temps en matière de mode
et jeu de mots avec l’expression être en avance d’une vague.
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