Analyse de François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, fin du roman, De « Elle regarda longtemps la goutte de Porto au fond du verre de Bernard » à « puis, ayant gagné la rue, elle marcha au hasard ».
Dans quelle mesure Thérèse est-elle une figure de femme libre ?
Le récit se fait du point de vue de Thérèse. L’emploi du discours indirect libre nous donne un accès privilégié aux pensées du personnage : « (ouvrière, ou déguisée en ouvrière ?) ». Thérèse aime la foule même si elle « ne redoutait plus la solitude ». Regarder les gens la fait rêver à son futur : « Rien ne l’intéressait que ce qui vit, que les êtres de sang et de chair ». Thérèse veut reconstruire sa vie, c’est pourquoi elle se soucie de son apparence : « ce costume de voyage très ajusté lui allait bien », « Elle farda ses joues et ses lèvres, avec minutie ». Elle a tant souffert qu’elle se sent en dehors du temps : « Elle songea : « Je n’ai pas d’âge » ». Cette rupture définitive avec Bernard est le point de départ d’une vie nouvelle, une vie de liberté : « Pourquoi rentrer à l’hôtel puisqu’elle n’en n’avait pas envie ? » Thérèse se comporte de façon provocante : « Thérèse avait un peu bu et beaucoup fumé ». Après les mois passés enfermée dans sa chambre, ce comportement est une façon pour elle de s’affirmer en tant que femme libre.
Écrire commentaire