Diderot, Entretien d’un philosophe avec la Maréchale de ***, Réflexion sur le bien et le mal

Diderot, Entretien d’un philosophe avec la Maréchale de ***, Réflexion sur le bien et le mal, De “Il faudra que je reprenne les choses d’un peu haut” à “nous n’en valons pas mieux”

Dans la première partie du texte, nous pouvons voir que Diderot amorce un dialogue avec une maréchale et il essaye de la flatter pour ensuite pouvoir la convaincre, “ce sont deux devoirs dont vous vous êtes bien acquittée.” Le personnage de la maréchale est une femme qui a pour seule éducation l’évangile, et qui est soumise à son mari. Quand Diderot dit à la maréchale, “si vous ne m'entendez pas, ce serait bien ma faute” il se place en position de professeur pour expliquer ses arguments. 

La thèse de Diderot, qui est formulée de manière explicite est, “Y a-t-il quelque bien dans ce monde-ci, qui soit sans inconvénient ? Et quelque mal qui soit sans avantage ?” Sa thèse est sous forme de question, posée  la maréchale, mais on peut y voir une question rhétorique adressée au lecteur pour qu’il médite sur le sujet. 

Quand Diderot pose la question “Qu’appelez-vous donc mal ou bien?” il a pour but de faire réfléchir le lecteur sur la relativité du mal et du bien, qui est ici question de morale. La réponse de la maréchale sur ce qui est un mal ou un bien, “Le mal, ce sera ce qui a plus d'inconvénients que d’avantages; et le bien, au contraire, ce qui a plus d’avantages que d'inconvénients” est un moyen de faire avancer les arguments de Diderot. 

Tout au long du texte, on peut voir que le personnage de la maréchale est présenté comme une femme qui n’est pas instruite, ni très vive d’esprit et que Diderot donne une image des femmes assez misogyne : “Et j’ai fait de la philosophie!” 

Après avoir exposé sa thèse, Diderot donne un exemple, “Je ne doute point que votre intendant ne vous vole un peu moins la veille de Pâques que le lendemain des fêtes” pour justifier le fait que le mal fait partie du bien et qu’on ne peut pas réellement les dissocier.

Dans un long paragraphe, Diderot donne beaucoup d’exemples pour justifier sa thèse et montre bien que la religion comporte plus d'inconvénients que d’avantages car elle est source de conflit entre les hommes, et qu’elle constitue donc un mal. Il donne des exemples tirés de l’histoire, tels que les croisades ou le massacre de la saint-Barthélémy :  “Il n’y a pas un musulman qui n'imaginait faire une action agréable à Dieu et à son Prophète, en exterminant tous les chrétiens, qui, de leur côté, ne sont guère plus tolérants”. A la fin du paragraphe, Diderot utilise un exemple, mais il le détourne complètement, “Le Christ a dit qu’il était venu pour séparer l'époux de la femme, la mère de ses enfants, le frère de sa soeur, l’ami de l’ami; et sa prédiction ne s’est que trop fidèlement accomplie” car quand le verbe “séparer” est utilisé dans la Bible, il est utilisé comme terme spirituel, et non pour dire qu’il faut s’entretuer et massacrer d’autres personnes. Après avoir donné ces exemples, Diderot donne un autre argument pour montrer que la religion est une notion créée par les hommes pour qu’ils puissent s’entretuer, “la croyance en un être incompréhensible , sur lequel les hommes n’auraient jamais pu s’entendre”, car nul ne peut prouver l’existence de Dieu ni affirmer la meilleure façon de l’honorer, c’est donc un éternel sujet de division pour les hommes. Quand Diderot affirme que les fous religieux sont les plus dangereux, il dit cela car les fanatiques n’ont pas peur de mourir, c’est donc cela qui les rends si dangereux. 

La maréchale répond à cet argument en se demandant avec quoi on allait remplacer la religion, qui est un système politique pour encadrer les hommes, et donc qui est important pour la société. Diderot affirme encore une fois sa thèse quand il dit qu’il ne faut pas remplacer la religion, car c’est le pire des systèmes inventés par l’homme. 

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