Commentaire composé sur l'article Fanatisme de Voltaire

Commentaire composé sur l'article Fanatisme de Voltaire

Photo by Olenka Kotyk on Unsplash
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Texte

Fanatisme 

« Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un fanatique novice qui donne de grandes espérances; il pourra bientôt tuer pour l'amour de Dieu.[...]

Il n'est d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les moeurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car dès que ce mal fait des progrès, il faut fuir et attendre que l'air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent pas contre la peste des âmes; la religion, loin d'être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. Ces misérables ont sans cesse présent à l'esprit l'exemple, etc., etc., etc. Ils ne voient pas que ces exemples, qui sont respectables dans l'antiquité, sont abominables dans le temps présent: ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne.

Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage: c'est comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont persuadés que l'esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu'ils doivent entendre.

Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant?

Lorsqu'une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. J'ai vu des convulsionnaires qui, en parlant des miracles de saint Pâris, s'échauffaient par degrés parmi eux: leurs yeux s'enflammaient, tout leur corps tremblait, la fureur défigurait leur visage, et ils auraient tué quiconque les eût contredits.

Oui, je les ai vus ces convulsionnaires, je les ai vus tendre leurs membres et écumer. Ils criaient: « Il faut du sang ». Ils sont parvenus à faire assassiner leur roi par un laquais, et ils ont fini par ne crier que contre les philosophes.

Ce sont presque toujours les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains; ils ressemblent à ce Vieux de la montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu'ils iraient assassiner tous ceux qu'il leur nommerait. Il n'y a eu qu'une seule religion dans le monde qui n'ait pas été souillée par le fanatisme, c'est celle des lettrés de la Chine. Les sectes des philosophes étaient non seulement exemptes de cette peste, mais elles en étaient le remède; car l'effet de la philosophie est de rendre l'âme tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité. Si notre sainte religion a été si souvent corrompue par cette fureur infernale, c'est à la folie des hommes qu'il faut s'en prendre. »

Voltaire, article Fanatisme, Dictionnaire philosophique

 


Commentaire composé

Le fanatisme est tous les actes plus affreux les uns que les autres que l’homme pourrait faire pour l’amour de Dieu, alors que ces actes ne suivent en aucun cas les commandements divins.

Voltaire emprunte ses exemples dans l’Ancien Testament afin de démontrer que ces fanatiques ne retiennent de la religion que les histoires sanglantes. Ils utilisent ces exemples pour justifier leur violence en détournant le message biblique.

Importance de la métaphore filée de la maladie. Voltaire les compare à la peste, une maladie qui ne se soigne pas. Elle est très contagieuse car il est difficile de lutter contre les idées des fanatiques, car ils sont capables sont capables de mourir pour défendre leurs idées et peuvent facilement influencer des personnes faibles d’esprit.  Ils sont persuadés d’avoir raison et rien ne peut les faire changer d’avis. 

Voltaire condamne le fanatisme car c’est une source de folie démesurée. Les fanatiques sont des êtres dangereux par opposition aux philosophes qui ont pour vocation d’apaiser le coeur des hommes.

Voltaire donne sa définition du fanatisme afin d’aider les personnes à reconnaître un fanatique. C’est une forme de prévention. Grâce à la métaphore de la maladie qu’il emploie, on comprend que ces personnes sont nuisibles à la société. Il illustre ceci avec plusieurs exemples de l’Ancien Testament pour expliquer la manière dont raisonnent ces individus et pourquoi ils se considèrent comme de bons croyants. Le portrait effrayant et imagé des fanatiques donné par Voltaire fait peur aux lecteurs car cela prouve que ces personnes existent vraiment et qu’à n’importe quel moment on peut rencontrer un fanatique. Pour finir, il donne son point de vue, ce n’est pas la religion qui est mauvaise, c’est l’homme.

Voltaire a commencé son article par une définition du fanatisme; puis, il bifurque rapidement vers sa propre opinion du fanatique en commençant par une métaphore de la maladie. En illustrant son article par des récits de rencontres de ces êtres démesurés et en donnant son point de vue sur ceux-ci il transforme totalement son article, qui à la base devait être une définition neutre, en texte polémique. Son discours est très franc, il va droit au but et n’a pas peur de choquer les lecteurs. 


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Commentaires: 1
  • #1

    BASTIEN.EONNET (mardi, 25 avril 2023 21:57)

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