Commentaire composé sur La condition humaine de Malraux chapitre 1 incipit

Commentaire composé sur La condition humaine de Malraux chapitre 1 incipit

Commentaire composé

André Malraux est un auteur du XXé siècle, qui a écrit La condition humaine, parue en 1933. Cette oeuvre relate les aventures de Tchen qui appartient à un groupe de révolutionnaire communiste en Chine. L’extrait à analyser est l’incipit du livre. Ainsi nous nous demanderons quelles visions du héros nous donne ce texte. Pour cela nous verrons d’abord Un héros en pleine action puis un personnage face à la mort.

 

 

I) Un héros en pleine action (dans sa tête)

 

“Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ?”: On a ici un passage “in medias-res” avec beaucoup de détails”. Grâce au discours indirect libre, le narrateur nous indique que Tchen n’a toujours pas décidé comment il allait s’y prendre pour tuer l’homme qui dort devant lui. Il devrait passer à l’action mais reste paralysé par sa réflexion.

 

“Minuit et demi”: On a un début de texte avec des repères spatio-temporels qui montrent que la scène se passe à l’apogée de la nuit. On peut également remarquer une connotation avec l’heure du meurtre.

 

“par ce tas de mousseline blanche qui tombait du plafond”,”La seule lumière venait du building voisin “: La mousseline blanche et la lumière de l'extérieur créent un contraste avec la chambre qui est plongée dans le noir.

 

“là-bas, dans le monde des hommes...).”:  Deux mondes sont confrontés, on a d’un côté le monde des hommes lumineux et bruyant et de l’autre celui de Tchen, sombre et silencieux.

 

“coupé par les barreaux de la fenêtre dont l'un rayait le lit juste au-dessous du pied”: Les barreaux de la fenêtre reflétés sur le lit nous donne l’impression d’être dans un endroit clos comme une prison.

 

“la moustiquaire”: Elle représente ici une frontière qui sépare Tchen et le futur assassinat de l’homme.

 

 

 

II) Un personnage face à la mort

 

“ce pied à demi incliné par le sommeil”: L’homme que Tchen veut tuer est réduit à un pied, l’auteur déshumanise le personnage de la victime

 

L’auteur accroît la sensation d’angoisse en utilisant une focalisation interne. Il nous plonge dans les pensées de Tchen. L’angoisse se fait d’ailleur remarquer sur Tchen:

”doigts crispés”, “L'angoisse lui tordait l'estomac”

 

“Quatre ou cinq klaxons grincèrent à la fois. Découvert ? Combattre, combattre des ennemis qui se défendent, des ennemis éveillés !”: Ces phrases qui semblent être les pensées de Tchen montrent qu’il préférerait devoir tuer homme éveillé.

On sait que Tchen est venu dans un but bien précis qui est celui de tuer l’homme endormi: ” cet homme devait mourir.”. La mort de celui-ci est importante pour l’avancée de la révolution. Sauf que Tchen est horrifié de devoir tuer un homme qui est en plus endormi: “jusqu'à la nausée,”

 

Le fait que l’homme soit endormi empire justement les choses pour Tchen, puisque si il le tue, il agira avec lâcheté : “« Assassiner n'est pas seulement tuer... »”.

 

 

Ainsi nous avons vu que grâce au discours indirect libre et à la focalisation interne, le narrateur présente Tchen comme un anti-héros paralysé par la peur et la réflexion.

 

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I) Un incipit d’une grande intensité dramatique

 

La lecture de ce texte donne l'impression de se trouver dans un film à suspense. En effet, nous ne savons pas si Tchen va tuer lâchement le personnage dans son sommeil ou s’il va attendre de le réveiller. Il y a un champ lexical du meurtre : “mourir”, “tuerait”, “assassiner”. L’acte de Tchen n’est pas légitime car il envisage d’assassiner un homme endormi, ce qui n’a rien d’héroïque. Dans l’incipit, le point de vue narratif est un point de vue externe. En effet, le narrateur explique la scène et montre ce que Tchen va faire en utilisant le discours indirect libre et le conditionnel : “Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ?”. Cela va donc contribuer à instaurer un malaise chez le lecteur qui est placé en position de voyeur. Ce malaise est renforcé par les contrastes que le narrateur utilise pour raconter la scène. En effet, il montre que la pièce, où se trouve Tchen, est silencieuse alors que dans la rue les voitures sont bruyantes : “Quatre ou cinq klaxons grincèrent à la fois”, “immobile dans cette nuit où le temps n’existait plus”. Il utilise aussi la lumière comme contraste pour indiquer que la seule lumière qui l’éclairait provenait de l’extérieur. Cela révèle donc la noirceur du personnage de Tchen car il va tuer un homme qui dort : “sous son sacrifice à la révolution grouillait un monde de profondeurs auprès de quoi cette nuit écrasée d’angoisse n’était que clarté.”

 

II) Un passage à l’acte initiatique

 

 

L’action de Tchen est au centre de cet extrait car durant tout l’incipit le lecteur regarde avec le meurtrier le pied de sa victime. En effet, le pied de sa victime concentre tous les regards car il représente la vie que Tchen a le projet de prendre : “d’où sortait seulement ce pied à demi incliné par le sommeil”. Tchen montre à travers son comportement qu’il souffre de mal-être. En effet, Tchen se remet en question tout au long de cet extrait : “Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ?”. Cela prouve qu’il hésite et doute de son action : “L’angoisse lui tordait l’estomac”. Le mot “sacrificateur” signifie qu’il tue une personne sans défense par une action fanatique. Le mot “combattant” est plus noble car il s’attaque à un homme qui se défend. La citation : “Comme si son geste eût dû déclencher quelque chute” montre que Tchen est conscient qu’il va commettre une action irréversible en assassinant cet homme : “de la chair d’homme”. Le comportement de Tchen nous montre que c’est un anti-héros car il commet des actions qu’un héros n’aurait pas commises car il les aurait jugées indignes. En effet, il préfère choisir un poignard car pour lui c’est moins sale que d’utiliser un rasoir plus efficace : “Tchen sentait qu’il ne pourrait jamais s’en servir”. Tchen préfère réfléchir avant de passer à l’action, il est en plein doute,  alors qu’un héros n’aurait pas hésité à commettre le meurtre rapidement : “c’était toujours à lui d’agir”. 


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